L'ironie du sort ne quitte pas d'une semelle notre quotidien. Une mère de famille enterre sa fille, Ghizlane, retrouvée abandonnée près d'une piscine. Elle avait passé trois jours à l'hôpital et a fini par lâcher. C'est à la morgue qu'elle la reconnaît. Le soir de la veillée religieuse pour le repos de son âme, Ghizlane arrive sur ses pieds. Elle est du genre hitchcockien, l'histoire de Ghizlane, à peine 19 ans, qui a quitté, le 12 août dernier, le domicile parental où elle vivait avec son mari et son enfant de sept mois et n'est plus revenue. Nuit blanche du côté familial et désintérêt total de Ghizlane qui a éteint son portable. Le lendemain et les jours qui suivent, la mère court dans les commissariats de police, les hôpitaux, la morgue…à la recherche de sa fille disparue. Les interprétations fusent de tous les côtés et l'espoir de revoir Ghizlane s'éloigne. Toutes les administrations parcourues sont avisées de la disparition de Ghizlane. Début août, la mère reçoit une convocation de la direction de la morgue lui demandant de se présenter d'urgence à ses locaux. La mère n'hésite pas une minute et, affolée, elle se retrouve devant ladite direction. On lui montre le cadavre. La mère n'hésite pas une seconde à reconnaître sa fille Ghizlane. On lui explique alors qu'elle a été retrouvée, le 27 juillet dernier, abandonnée sur un terrain près d'une forêt. Le certificat de décès est établi. Ghizlane est enterrée au cimetière Al Ghofrane et la foule fait demi-tour vers la maison où une veillée religieuse est organisée. Dans ce climat de deuil, Ghizlane fait son apparition. Elle assiste même à la veillée de son âme. La mère s'était trompée de visage. D'amour, elle voyait sa fille dans chaque cadavre. Si la surprise est dure à avaler et croire, le plus pénible sera de prouver sur papier que Ghizlane a «ressuscité» et qu'elle a bien la tête sur les épaules.