Le plus grand vainqueur du scrutin des législatives du vendredi 7 septembre 2007 est incontestablement la démocratie qui s'installe, désormais, dans la normalité. Si le Royaume a gagné, par la seule volonté Royale, un Etat de droit et des institutions qui a garanti et observé la régularité totale de l'opération électorale, en revanche les acteurs politiques ont essuyé un échec sous forme de vote-sanction. Les prévisions politiciennes les plus prudentes, voire les plus pessimistes sur les résultats pressentis du scrutin des législatives du 7 septembre 2007, tablant sur des taux de participation minimalistes oscillant entre 60 et 70% ont été «pulvérisées» à la baisse, en marquant un score inattendu et fort surprenant de 37%. Cela aurait pu être pire, car nous avons vraiment frôlé la catastrophe que l'on sentait venir après avoir consulté les taux partiels au fur et à mesure du déroulement de la journée du vote. En effet, l'inquiétude s'installait dès 10 heures de la matinée qui annonçait un taux de participation de 5% et des sueurs froides s'emparaient de tous les acteurs politiques en lice vers 16 heures dans la soirée, en voyant afficher 25% seulement. Et il aura fallu un «miracle» de dernière minute, dans les deux dernières heures de la journée, pour que des candidats se précipitent aux bureaux de vote, afin de sauver l'essentiel pour atteindre un taux de participation de 41%. Si ce scrutin est une éclatante victoire au registre de la crédibilité et de la transparence dans le processus de normalité démocratique dans le Royaume, en revanche, la «raclée» est de taille pour des partis politiques qui ont passé plus de temps à se «chamailler» pour fragmenter le champ politique national au lieu de s'adonner à des actions et des programmes de proximité. Car, plus d'une trentaine de formations politiques dans un «petit» pays (démographiquement et géographiquement parlant, bien entendu), en compétition électorale et près d'une quarantaine dans le décompte total en intégrant les partis «boycotteurs», cela n'a fait qu'aggraver l'émiettement sans fin du paysage politique, semant la confusion des rôles et des genres dans les esprits des citoyens. A telle enseigne, que le vote-sanction de la «majorité silencieuse», représentant plus de 9 millions de Marocains, sans compter tous ceux qui ont déposé des bulletins blancs dans les urnes, a révélé l'échec flagrant et consommé de l'encadrement des populations par les partis politiques, en dépit de leurs efforts de campagne, engloutissant 200 millions de DH du budget de l'Etat pour presque… rien. Un pactole qui aurait certainement mieux servi en allant grossir les projets de l'INDH. Si le ministre Chakib Benmoussa a souligné, à juste titre, que «Le Maroc a gagné le pari de la transparence et de la crédibilité des élections», grâce à l'implication totale des institutions souveraines et nationales confirmant la normalité d'un Etat de droit au Maroc, on ne peut en dire autant pour des acteurs politiques qui ont perdu leurs repères, en étant obligés de passer d'un ancien contexte vicié qui faussait le verdict des urnes, à une nouvelle situation normale où seuls le sérieux, l'engagement, le patriotisme et les compétences au service de l'intérêt général doivent, désormais, primer. En étant massivement déboutés, les partis politiques ont, en laissant un champ «déserté», confirmé tout le mal que le peuple pensait d'eux, mais aussi et surtout, ils ont prouvé que le véritable parti crédible et populaire, dans le Royaume, est celui du… Roi. Un Souverain, acteur principal et décisif de la normalité démocratique, où tout un chacun a bien été remis à sa place, et qui a été plébiscité par cette «majorité silencieuse» qui s'en remet à lui, corps et âme. C'est que trop c'est trop et qu'il y en a marre, comme s'exclamaient spontanément nombre de citoyens à qui l'on demandait s'ils allaient voter. Une question à laquelle on opposait systématiquement des réponses négatives. «Nous avons notre Roi qui fait beaucoup de choses utiles et qui est proche du peuple. Nous n'avons besoin ni de gouvernement, ni de Parlement, ni de partis». C'est la véritable grande leçon des premières élections générales «sérieuses et crédibles» dans l'histoire du Maroc indépendant : le seul parti auquel adhère le peuple marocain dans sa totalité, c'est le Parti du… Roi.