Alors que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon juge que le 2ème round des négociations sur le Sahara a permis «de bonnes discussions de fond», Washington réitère un soutien fortement sans équivoque à l'autonomie. L'initiative marocaine a-t-elle renversé la vapeur et changé la donne ? Les propos qui ont, incontestablement, marqué l'après Manhasset II, sont américains. Sans ambages et dans des termes des plus clairs, le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a explicitement soutenu le plan d'autonomie présenté par le Maroc. Une position qui tombe à point nommé, puisque le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a indiqué que le deuxième round des négociations sur le Sahara a été l'occasion pour les parties de mener de «bonnes discussions de fond». Et d'ajouter : «ce qui est important, à ce stade, est que les parties se sont mises d'accord pour continuer à dialoguer». Ban ki-Moon s'engage par la suite à «encourager les parties concernées à poursuivre le dialogue et à inciter son Envoyé Personnel à continuer de jouer son rôle de facilitateur». Une manière, paraît-il, de couper court à toute velléité de faire capoter le processus de négociation, caressée par les séparatistes. D'où, logiquement, tout le sens et le poids du soutien américain clair. Autrefois, quasiment neutre, sinon tout aussi ambiguë que réservée, la position américaine devient on ne peut plus éloquente. A noter, qu'au fur et à mesure que dure le processus, les Etats-Unis d'Amérique choisissent de soutenir, crescendo notre pays. Cette fois c'est Sean McCormack qui le dit : «Une autonomie substantielle est une voie prometteuse et réaliste», et que l'initiative marocaine fournirait un cadre réaliste pour des négociations sur la question du Sahara. «Nous estimons qu'une autonomie substantielle est une voie prometteuse et réaliste et que l'initiative marocaine fournirait un cadre réaliste pour des négociations», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. McCormack a aussi salué l'accord intervenu pour poursuivre les négociations. D'autant plus que le responsable américain a appelé à une «discussion globale des questions lors du prochain round des pourparlers». Il est à noter que le timing est significatif, et pour cause : Juste après la clôture du premier round de ManhassetI, une autre responsable, Jackie Sanders, avait clairement défendu les efforts et les propositions du Maroc. En confortant le Maroc dans sa voie, et en soulignant qu'«une autonomie significative est la voie prometteuse et réaliste pour le règlement de la question du Sahara». Timing L'ambassadrice adjoint des Etats-Unies auprès des Nations Unies avait considéré que «l'initiative marocaine est flexible et qu'elle prévoit l'organisation d'un référendum, respectant le principe d'autodétermination». Elle a par la suite «salué les efforts sérieux et crédibles déployés par le Royaume pour faire avancer le processus vers un règlement». Un soutien d'autant plus clair qu'il participe du processus d'une logique de développement qui a marqué de son sceau les rapports américains avec la question du Sahara. Ainsi, et dans le même ordre d'idée, plusieurs responsables, et non des moindres, et pas moins de 180 congressmen ont apporté un appui franc à la proposition marocaine d'accorder une large autonomie au Sahara, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Quelques semaines plus tôt, Gordon Gray, sous secrétaire d'Etat adjoint américain, chargé du Maghreb et du Moyen-Orient, avait souligné que «l'autodétermination ne signifie pas nécessairement indépendance». Washington, faut-il le rappeler, avait affirmé que «ce qui est essentiel à ce sujet, c'est de parvenir à une solution à cette question, selon une méthode qui tienne compte de l'autodétermination et que les deux parties jugent conforme à leurs intérêts». De sa part, Nicolas Burns, sous secrétaire d'Etat américain aux affaires politiques avait qualifié l'initiative marocaine de «proposition sérieuse et crédible visant à octroyer une réelle autonomie au Sahara». Les termes mêmes que le rapport du secrétaire général des Nations Unies, avait fait siens quelques jours plus tard. Une convergence de plus entre les instances onusiennes et les départements américains adhoc. Apres Burns et Gordon Gray, David Welch, assistant du secrétaire d'Etat pour le Proche Orient, a quant à lui saisi l'occasion d'une audition au Congrès sur la politique américaine en Afrique du Nord pour rappeler le soutien apporté par Washington à l'initiative marocaine jugée «sérieuse et crédible» et susceptible de faire avancer le processus vers un règlement du problème du Sahara, un facteur déstabilisateur dans la région. Quelques 180 congressmen, représentant aussi bien le parti démocrate que le parti républicain, avaient appelé le président Bush à soutenir la proposition marocaine d'autonomie. Dans une lettre au Chef de l'exécutif, ces congressmen ont qualifié l'Initiative marocaine de «prometteuse», «d'historique» et de «novatrice» et l'ont saluée comme fournissant «un cadre réaliste pour une solution politique négociée» au conflit. Il est clair que ce processus, qui est autant un engagement de la première puissance mondiale a la force d'une feuille de route. Et donc, irreversible.