Ismail Alaoui, c'est son mérite, a toujours donné, bon gré mal gré, un sens à sa candidature électorale. Et donc, à sa participation au scrutin universel. D'abord, juge Al Bayane, l'organe du parti, c'est là une «décision, certes inattendue», mais que la «discipline au sein du parti» justifie. Moralité : il ne faut jamais dire non au parti. Un réflexe qui emboîte le pas à une réflexion ou le contraire? Quoi qu'il en soit, «pour Ismaïl Alaoui, remplir le rôle de Messaoudi Layachi, ancien député du parti, sera chose ardue» note le quotidien du PPS. Ensuite, Ismail Alaoui le dit de but en blanc : «Ce n'est pas mon choix, mais celui du parti. Mes camarades à Taounate sont convaincus que je serai valablement le seul à tenir le rôle de notre camarade Messaoudi Layachi, bien que je sache qu'il est très difficile de tenir ce rôle. Par conséquent, je n'ai pas voulu leur fausser compagnie et j'ai accepté leur proposition».Affable, le secrétaire général du PPS, a aussi et surtout l'éloquence de l'humilité. N'empêche, il attend un signe cordialement politique de ses alliés. A la question «Y aura-t-il collaboration ou coordination entre le PPS et les partis de la Koutla et de la gauche»? Il répond sans ambages : «Je pense que oui. Du moins, il y a un accord tacite de non belligérance entre ces partis. Chacun va défendre son programme et il n'y a pas de raison qu'il y ait conflit». En attendant une victoire, somme toute méritée, Alaoui a également réussi même sa défaite en 2002. Oui, il y a des hommes politiques auxquels mêmes les défaites vont bien. Alaoui en est un : sa mésaventure électorale a effectivement été le symbole, sinon la preuve incontestée que le scrutin a été transparent. Deux fois ministrable, chef d'un parti membre de la koutla, qui plus est un parti de l'ancienne majorité, il était peu probable qu'il perde une manche électorale, si cette dernière était «réajustée», dit-on dans le microcosme politique. Sa défaite a donc été un gage de probité électorale, et c'est si rare que les siens en faisaient une parade. Sa prochaine candidature lui donnera-t- elle l'occasion d'une revanche, celle de la victoire sur le symbole ? Son parti a déjà affiché ses ambitions : pas moins d'un million de voix ! Avec les sièges qui vont avec, bien évidemment !