Ismaïl Alaoui, le chef de file du PPS a beau renoncer à la candidature, c'est l'arbitrage à propos de la liste nationale de son parti qui a plutôt attiré l'attention. Il a été, effectivement chargé de mener des concertations afin d'arrêter la liste des candidates PPSistes ! Moulay Ismaïl Alaoui est appelé à jouer l'arbitre dans une course hors pair entre une ancienne camarade, rompue aux rouages et à la rhétorique progressiste, Nouzha Skalli et Guajmoula Bent Ebbi, la nouvelle venue au panthéon des femmes-camarades PPSistes. Celle qui sera choisie, trônera en tête de liste et sera l'Elue! Rude tâche que celle assignée au magnanime et entreprenant Ismaïl Alaoui par la direction de son parti qui l'a mandaté pour mener des pourparlers avec quelques 45 candidates pour arrêter la liste nationale. Pour Nezha Skalli, la première place lui revient de droit, puisqu'elle a déjà été la tête de la liste nationale en 2002. Elle brandit un parcours de combattante de la première heure : née en 1950 à El Jadida, pharmacienne diplômée de l'Université de Montpellier en 1974, elle siège à la Chambre des Représentants depuis 2002. Où elle a été choisie chef du groupe parlementaire de l'Alliance Socialiste durant 2003-2004. Membre du bureau politique du parti, elle est également fondatrice de la très dynamique Association Démocratique des Femmes du Maroc, créée en 1985 et du Centre pour le Leadership Féminin créé en 1997 à Casablanca. Elle fait preuve d'un élan social qui lui sera d'un grand secours lors du tri. Ainsi, Skalli, qui a déjà siégé en 1997 dans la municipalité de Sidi Belyout à Casablanca sous les couleurs du PPS, est membre fondatrice du Centre d'écoute et d'assistance juridique aux femmes victimes de violence, créé en 1995 à Casablanca. L'ancienne présidente de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (1993-1997) et du Syndicat des pharmaciens d'officine de Casablanca (1993-1998), est membre du Comité de pilotage du Global Network for Local Governance (GNLG), Réseau mondial de la gouvernance locale, basé à New Delhi. Ce riche palmarès sera-t-il suffisant pour conduire ses paires à trancher en sa faveur ? Rien n'est moins sûr : ses camarades lui reprochent de vouloir s'accaparer un droit qui ne lui est pas exclusif. «La discrimination positive, fait remarquer une camarade, est tournante par essence». C'est un appel pour l'alternance. Sans ambages. Il y a fort à parier qu'il bénéficiera à la nouvelle recrue, Gajmoula Bent Ebbi. Originaire de la tribu des Rguibat, Gajmoula a passé 15 ans de sa vie dans les rangs du Polisario. Devenue présidente de l'Union des femmes sahraouies et membre du bureau politique du front séparatiste, son retour sera un coup dur pour les affidés de Abdelaziz. Parlementaire et membre du Corcas, elle est membre du Bureau politique du PPS depuis quelques mois seulement. Il n'en demeure pas moins que Gajmoula, en tête de liste, aura la force de la symbolique. Qui plus est très palpable en politique. Au-delà de deux concurrentes, il y a celle qui va au combat, très à l'aise dans ses bottes. Asmae Chaâbi, car c'est d'elle qu'il s'agit, est maire d'Essaouira. Première femme maire au Maroc, elle est, depuis les dernières communales présidente du conseil de la ville d'Essaouira. Son parcours est celui d'une «intello» qui débarque dans la politique pour une question «d'éthique». Après des études supérieures à Oxford et Londres Polytechnique, elle a rejoint le groupe familial, Ynna Holding en tant que vice-présidente. Lors des dernières élections présidentielles en Egypte, Asma Chaâbi a été invitée par une ONG américaine, IRI, à participer au contrôle du processus pour l'élection du Président de la république d'Egypte. Une invitation initiée par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui avait désigné 22 ONG internationales qui ont été chargées de réunir 3.000 observateurs. Madame le maire a été la première femme marocaine appelée par l'ONU pour participer au contrôle d'un scrutin présidentiel en Afrique. A vrai dire, Asmae Chaâbi compte davantage sur sa fibre sociale et sa politique de proximité que sur les lustres alter mondialistes des autres camarades. Et c'est pourquoi, elle choisit de se présenter… localement.