Casablanca compte de plus en plus de ruines, surtout dans le centre-ville où, certains immeubles abandonnés par leurs propriétaires s'ajoutent aux constructions dans un état de délabrement avancé et faisant l'objet de litiges non réglés. Ainsi, le célèbre hôtel Lincoln est devenu, depuis une vingtaine d'années, le refuge principal des clochards et des repris de justice, hommes, femmes et enfants. L'opération d'évacuation menée récemment par la police n'a donné de résultat que pendant quelques jours. Les habitués ont encore une fois fait des trous dans les murs et retrouvé leurs logis. Un peu plus loin, dans la rue Mohamed Smiha, sur la place Zellaga, un autre bâtiment tombe en ruine. Il servait de siège à la société d'assurances Al Amane. L'immeuble connaît le même sort que celui de l'hôtel. Ses murs sont troués, ses vitres cassées et est squatté par des dizaines de sans domicile. Par ailleurs, sur les quatre toilettes publiques qui restent à Casablanca (Rond-point d'Europe, place Aknoul, Boulevard Mohammed V et avenue des FAR), trois sont fermées parce que leurs équipements sont touchés par la vétusté. Eux aussi n'ont pas échappé pas à l'invasion des SDF. Mais ceux-là les occupent momentanément, le temps de boire quelques bouteilles de vin ou de Mahia et pratiquer le sexe avec une compagne de dernière minute. La police a beau effectuer des rondes et des descentes, le phénomène ne fait que prendre de l'ampleur.