Du documentaire, le premier du genre au Maroc, intégralement réalisé en anglais sous le titre «The Magic of Essaouira», à la participation à de multiples grandes productions cinématographiques, notamment des longs-métrages, des séries télévisées et des spots publicitaires qui ont fait le tour du monde et des grands festivals internationaux du septième art, Fouad Challa poursuit son parcours exemplaire au service d'un cinéma marocain qui bouge dans tous les sens. Cette fois-ci, il compte aller bien au-delà des frontières nationales, via une participation fort remarquée au Festacop, le fameux festival international cinématographique que la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, et que les critiques, producteurs et réalisateurs et autres acteurs du cinéma considèrent à juste titre comme le plus grand forum du cinéma africain. Au festival de «Ouaga», Fouad Challa dont le court métrage «Le Prince de Ouarzazate» réalisé tout au long de l'année 2006, vient d'être retenu dans la sélection officielle (catégorie courts-métrages). Un forum du cinéma africain où Fouad Challa compte bien donner une dimension nouvelle à la mutation rapide que connaît l'industrie cinématographique marocaine. Le film «Le Prince de Ouarzazate», un court métrage de 12 minutes résume à lui seul les difficultés, les tracasseries et les aventures vécues au quotidien par les cinéastes marocains producteurs, réalisateurs, techniciens et acteurs réunis. Interprété dans les règles de l'art, par une pléiade de comédiens marocains parmi les plus représentatifs et appartenant à toutes les générations, ce film est aussi un regard et un reflet sincère et vivant du nouvel Eldorado du cinéma qu'est devenue la ville de Ouarzazate. A tout seigneur, tout honneur, le vétéran Abdallah El Amrani interprète le rôle principal du cireur de chaussures, érigé en «Prince charmant» venu à Ouarzazate tenter sa chance dans un premier rôle dans un film tourné dans l'Eldorado. On y croise également quelques valeurs sûres du cinéma national naissant à l'image de Driss Roukh, Mohamed Merouazi et Affaf Chaib. Ce film qui n'a été achevé qu'à la fin de l'année 2006, a déjà été présent au festival de Vaulx-en-Velin dans la région lyonnaise en France. Les observateurs y ont surtout relevé le fait que l'acteur Abdallah Amrani est enfin sorti de ses rôles classiques pour briller de mille feux dans le court-métrage de Fouad Challa qui sort des sentiers battus. Fouad Challa a utilisé de gros moyens pour réaliser ce film : des chevaux, des cascadeurs, des moyens de longs métrages pour réaliser son coup de génie et parvenir en un peu plus de dix minutes à faire ce que de vrais longs métrages n'ont pas réussi à atteindre. Le festival international du Cinéma africain de Ouagadougou qui se déroule cette année du 24 février au 3 mars est assurément une très belle opportunité pour permettre à notre jeune réalisateur sorti des grandes écoles américaines, et au cinéma marocain de se faire une nouvelle place au soleil… africain.