C'est vrai que nous ne sommes ni la Chine avec son insolente croissance à deux chiffres, ni encore l'Inde qui a frôlé la barre des 10%, mais le Maroc vient d'inscrire au palmarès des meilleures performances de son histoire économique une année 2006 exceptionnelle en affichant un taux d'accroissement du PIB dépassant toutes les prévisions. es derniers chiffres viennent d'être révélés lors du dernier Conseil de gouvernement par un argentier manifestement ravi d'achever sa seconde législature d'alternance sur un bilan de résultats couronné d'un record inégalé en termes de taux de croissance économique. Si les optimistes irréductibles comme le ministre USFP éiste prennent la chose du bon côté pour l'avenir, d'autres prompts à «sangloter dans les chaumières» se montrent moins confiants en prédisant déjà une «dégringolade» des principaux agrégats en 2007. À ceux-là, Fathallah Oualalou rétorquera que «la sécheresse n'est pas une fatalité», que la dynamique des investissements publics tire vers le haut, que les IDE sont en progression soutenue, que les réformes vont bon train...Mais par dessus tout cela, le maintien de la stabilité des équilibres macroéconomiques, avec un déficit budgétaire et une inflation maîtrisés, un taux de croissance en moyenne proche, bon an mal an, des 6% souhaités par les institutions de Bretton Woods n'a guère empêché le développement de la production des richesses génératrices de valeur ajoutée et créatrices d'emplois. Des milliers d'entreprises nouvellement installées, des centaines de milliers d'emplois créés (un record historique), un taux de chômage à la baisse continue en deçà de la barre redoutée des 10%, des secteurs économiques en pleine expansion, télécoms, BTP, industries manufacturières, une mise à niveau accélérée des entreprises, des perspectives à très forte valeur ajoutée comme l'offshoring. L'argentier ajoutera que cette dynamique tend à rendre la croissance économique nationale de plus en plus indépendante des caprices climatiques et aléas pluviométriques. En effet, le PIB non-agricole ne cesse de marquer des points en progrès, ces dernières années. En tout cas, de plus en plus nombreux sont ceux qui veulent y croire en semblant dire: «Continuons à voir l'économie marocaine en rose». En se rangeant du côté des décideurs et opérateurs engagés dans le développement global de leur pays pour lesquels, désormais, au Maroc «gouverner n'est plus pleuvoir» en fondant leurs assurances sur le constat d'une «croissance économique au Maroc qui a marqué une nette évolution en 2006» atteignant un record «inégalé» en termes de taux de croissance de 8,1% au moment où le taux de croissance du PIB non-agricole est de 5,2%. Oualalou persiste et signe : «Ce sont des chiffres jamais égalés au Maroc qui augurent d'une évolution favorable de la plupart des activités marchandes». La moyenne de croissance entre 1998 et 2006 s'élève à 4,4% et atteint 5,4% entre 2001 et 2006. Les secteurs qui ont dopé cette croissance sont le BTP, l'agriculture et la pêche, les industries manufacturières, les télécommunications et le tourisme. Au volet du commerce extérieur, les exportations ont progressé de 11,2% et les importations de 11%. Les transferts des MRE et les recettes touristiques ont, également, affiché une hausse en atteignant, respectivement, 6,3 et 29,2 milliards DH. La balance commerciale a dégagé un excédent pour la sixième année consécutive en progression de 4,2%.