À son arrivée déjà à la tête du groupe Royal Air Maroc (RAM), il y a six mois, on prêtait à Driss Benhima l'intention de vouloir procéder à une révolution dans l'organigramme de la compagnie. À l'époque, les rumeurs donnaient Abderrafie Zouiten ex-directeur général France pour l'unique numéro deux de la compagnie. Seulement, face aux rumeurs de grand chamboulement et de jeu de chaises musicales, Driss Benhima semblait opter pour la prudence en procédant à quelques changements, il y a deux mois. C'est ainsi que la Direction des Ressources Humaines (Rachid Abouelfadel restant le directeur) est rattachée à la présidence et deux nouvelles directions sont créées. Il s'agit de la direction «Stratégie de Groupe» à la tête de laquelle est nommée Mouna Yacoubi (ex-directrice de publication de la Vie éco) et de la direction «Audit et Organisation» confiée à Habiba Laklalech, responsable «Stratégie marketing prépayé» de Méditelecom. Dans ce nouvel organigramme, Driss Benhima reconduit la politique de grand «pôle de métier» de son prédécesseur au poste, Mohamed Berrada. Quatre directeurs généraux adjoints (DGA) sont nommés à la tête des quatre structures pour seconder le PDG. Hassan Hihi, précédemment DGA Commercial et Marketing, prend la tête du pôle «Développement» et Abderrafie Zouiten, à qui on confie la DGA «Commerciale». Le commandant Abderahmane Sadouk et Ahmed Ammor qui pilotaient respectivement les DGA «Exploitation» et «Finances et Supports» sont reconduits à leur poste. Depuis ce mardi 29 août 2006, un nouveau réaménagement est rendu public et concerne ces deux DGA : la présidence s'occupera désormais de la gestion des avions et des finances du groupe. Du côte de la compagnie, on justifie ce réajustement par l'objectif de «raccourcir la ligne hiérarchique pour permettre à la présidence d'avoir une gestion plus directe au niveau de ces fonctions importantes». Cette décision a suscité beaucoup de commentaires. Il faut dire que trop peu d'informations ont filtré quant à la modification soudaine et brusque de la hiérarchie au niveau de la compagnie surtout que les deux réaménagements, ont eu lieu à deux mois d'intervalle seulement. Pour de nombreux observateurs, cette décision qui intervient avec une mise en congé des deux concernés n'a pas uniquement permis à la présidence d'avoir une gestion plus directe au niveau de ces fonctions clés. Ils estiment que cette situation n'est que provisoire et que ces fonctions clés devraient être gérées à nouveau par des DGA. «Sinon, on aurait procédé à une remise à plat de l'organigramme qui ne compte désormais que deux DGA tous opérant dans le commercial». Et d'ajouter : «Le caractère soudain de cette décision laisse penser qu'il y a d'autres motifs». Driss Benhima qui a pris désormais directement en main les aspects techniques et opérationnels de la compagnie a nommé Ahmed Ammor et Abderrahmane Saddok comme respectivement président de MATIS Aerospace et de la Snecma Morocco Engines Services (SMES), toutes les deux filiales de la Royal Air Maroc. Pour ces mêmes observateurs, ces nouvelles nominations «aux allures honorifiques» ne sont que des affectations à l'extérieur de la compagnie. «Même si deux femmes de pilotes de RAM ont été soupçonnées d'avoir un lien avec la cellule terroriste «Jamaat Ansar Al Mahdi», ce n'est qu'une coincidence», analysent-ils.