Aswak Essalam et Marjane investiront bientôt la région de l'Oriental. La lutte implacable que mènent les autorités régionales contre la contrebande depuis 2005 avec les effets escomptés que l'on sait, n'est pas étrangère au choix de ces deux enseignes de la grande distribution. La région de l'Oriental oubliée de développement depuis des décennies renaîtra de ses cendres ! En perspective pour la province dans les 15 à 20 années à venir, des projets dont l'envergure ferait pâlir de jalousie les régions jusque-là les plus nanties du Maroc. Normal, quand on sait la volonté avec laquelle, Mohamed Brahimi, Wali de la région de l'Oriental et gouverneur de la préfecture d'Oujda Angad et son équipe s'attellent à attirer les investisseurs dans l'Oriental. Leur atout est d'avoir su déceler les immenses potentialités que recouvre cette zone pour pouvoir les vendre ensuite. La lutte implacable qui est menée aujourd'hui contre la contrebande fait partie aussi de cette nouvelle orientation. Car, il ne servirait à rien de vanter les opportunités offertes par l'Oriental si en même temps on baissait les bras devant le commerce illicite. Séduite par des résultats escomptés de l'action des autorités régionales, la grande distribution au travers de deux enseignes que sont Asswak Essalam et Marjane ont décidé de franchir le pas pour s'installer à Oujda. Si pour l'instant, aucune information ne circule du côté de ces marques concernant leurs volumes d'investissement dans ces projets, force est de constater que les activités de toutes les deux débuteront au plus tard à la fin de l'année 2007. "Aswak Essalam a été attributaire d'un terrain. Elle démarrera son projet dans un bref délai. Marjane de son côté, installera une structure régionale qui sera une des plus grandes du Maroc. Cette structure sera basée à Oujda et rayonnera sur toute la région de l'Oriental. Cette enseigne projette aussi d'installer un hypermarché urbain. Mais sa structure régionale ouvrira en premier ses portes ", souligne un responsable de la ville. À titre indicatif, La plate-forme de Marjane aménagera sur plus de 30 hectares. Elle sera composée de zones commerciales de façon à attirer toutes les enseignes de haut niveau, capables d'améliorer l'attractivité de la province. Il est prévu que beaucoup d'enseignes accompagnent la filiale de l'ONA. Quant à Asswak Essalam, son implantation dans la capitale régionale qu'est Oujda se matérialisera outre d'une grande surface, de plusieurs autres enseignes, notamment de restauration et de galeries commerciales de luxe. À l'assaut de la contrebande L'un des objectifs de la présence de deux enseignes est d'aller à l'assaut de la contrebande des produits de base et de l'électroménager qui inondent tout ce parage. Ces produits de contrebande proviennent des marchés espagnols et surtout algériens. Hormis le couscous fabriqué au Maroc, on trouve le plus souvent dans les épiceries d'Ahfir, de Saïdia, de Berkane, … du sucre, de la farine, du soda, du savon… algériens, en un moindre degré made in Spain. Cette implantation ne peut pas mieux tomber. C'est une aubaine pour l'économie de toute cette province de l'Oriental. Selon une étude réalisée sur le terrain par la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Services d'Oujda (CCIS) en 2004, la stratégie mise en place par les autorités régionales en 2005 enregistre un réel succès, la contrebande n'a jamais été aussi florissante. Ce secteur illicite réalise un chiffre d'affaires de 6 milliards de dirhams par an. "Ces estimations sont, dit-on au CCIS d'Oujda, minimales". Ce chiffre d'affaires serait l'équivalent de celui réalisé par 1200 PME-PMI réunies et par conséquent 32.400 emplois perdus. Les souks et kissariats d'Oujda, de Nador, de Taourirt, de Berkane ou encore Béni Drar proposent toutes sortes de marchandises. Les échoppes proposent près de 422 produits. Cela va des produits alimentaires aux puces électroniques et high-tech en passant par les pièces détachées, cosmétiques… La frontière avec l'Algérie, longue de 500 kilomètres de Saïdia jusqu'à Figuig, et la proximité de Mélilia sont les principaux axes de passage de toute la contrebande. "Le phénomène a pris une ampleur si bien qu'il est banalisé. La contrebande occupe au moins 6.000 personnes, essentiellement des jeunes. Le taux de chômage dans la région est des plus importants de tout le Maroc (26 %)", souligne Driss Houat, président de la CCIS d'Oujda. Face à cette réalité, la venue de Aswak Essalam et Marjane est un pain béni. Non seulement, ces exemples d'implantations feront boule-de-neige mais aussi, ils constituent un excellent moyen pour la province de renouer avec la récolte de l'argent des impôts. De plus, par leur effet structurant, le taux de chômage sera forcément appelé à baisser au fur et à mesure de l'installation d'autres entreprises. Enfin, les habitants de la région pourront désormais accéder à des produits au meilleur rapport qualité/prix. Il en va de leur santé.