Dans trois ans, la station de Saïdia sera à l'origine de la venue d'un million de touristes par an. De plus, les deux zones franches industrielles de Nador commenceront leur production. Le Port de Nador s'est déjà préparé à ses échéances. Dès que l'on parle de l'opération transit des Marocains résidents à l'étrangers (MRE), les yeux se tournent essentiellement vers les ports du Nord, dont Nador. Cependant, ce dernier est aussi un grand port de marchandises qui supplantent de loin sa voisine, la ville occupée de Melilla. Il aspire également à devenir un grand port pétrolier capable de rivaliser avec Mohammedia. Le projet, bien qu'à l'état embryonnaire, est pensé de manière sérieuse par les autorités de l'Oriental. De plus, l'ODEP Nador vient de finaliser l'aménagement d'une zone industrielle franche qui sera attenante au port. Mais d'abord sur le plan du transport de passagers, des véhicules et autocars, les chiffres parlent d'eux-mêmes. En effet, ce sont chaque année près de 900.000 voyageurs qui empruntent les passerelles du port de Nador, moitié dans le sens des entrées, et moitié dans celui des sorties. Quant aux voitures, elles ont été 202.000 en 2005. Ces importants chiffres qui placent Nador juste derrière Tanger s'expliquent essentiellement par le fait que l'Oriental est le plus grand pourvoyeur d'expatriés marocains notamment vers l'Espagne, la France, l'Allemagne, mais aussi de plus en plus la Hollande. Cependant, il faut revenir à quelques années en arrière pour se rendre compte du chemin qui a été parcouru par l'ODEP Oriental. En effet, en 1998, le port ne recevait que 3,8 millions de passagers, soit moins de 40% de son volume actuel. Ces résultats ont été obtenus grâce à un plan de développement soutenu qui ont permis de mettre en place deux nouvelles passerelles mobiles. C'est ce qui a permis de prendre au port de Melilla près de 500.000 voyageurs par an. L'ODEP ne compte pas s'arrêter là, puisque dans son plan d'investissement de 2006 à 2008, quatre nouvelles passerelles sont mises en place dont deux mobiles et deux téléscopiques au niveau des postes 3 et 4. Ces investissements sont plus que nécessaires dans la mesure où la station balnéaire de Saïdia sera à l'origine d'un flux incessant de voyageurs toute l'année avec de fortes tensions pendant la haute saison estivale. L'activité du trafic de marchandises n'est pas en reste dans la mesure où 2,5 millions de tonnes sont passées par Nador. L'importation représente quelque 1,92 million de tonnes, contre 516.000 t pour l'export. Quoi qu'il en soit, l'ODEP a prévu d'investir quelque 119 millions de dirhams en équipement et infrastructures pour répondre à l'ensemble de ces besoins. Les responsables font preuve d'une excellente capacité d'anticipation. Il n'empêche cependant que l'avenir de la région porte de plus en plus sur l'exportation. Puisqu'à Nador même deux zones franches d'exportation sont en cours de mise en place, dont l'une développée par l'ODEP est déjà prête. De plus l'agro-pôle de Berkane ne fera qu'augmenter les flux, heureusement dans le sens des exportations. Par ailleurs, selon des sources proches du centre régional d'investissement de l'Oriental, l'orientation du port de Nador pourrait changer. En effet, des négociations sont engagées avec un groupe espagnol présent dans les hydrocarbures afin de mettre en place le plus grand terminal pétrolier du Maroc. Les mêmes sources avancent même le nom de Repsol. Cela ne semble pas être au goût de la Samir qui se verra concurrencer dans le raffinage, alors qu'il possède jusqu'ici le monopole. Cependant, il va sans dire que c'est une aubaine pour l'Oriental qui pourra ainsi pérenniser son approvisionnement en carburant et réduire ses coûts de transport.