C'est le Bureau International des Expositions à Paris qui accueille l'exposition de L'ONA « Figures de l'abstraction au Maroc ». Une année pour découvrir les grands noms de la peinture marocaine. Le choix est bon. Et pour plusieurs raisons. Non seulement, c'est presque un véritable panorama de la peinture marocaine, toutes tendances réunies, que nous offre cette exposition mais il y a aussi le souci de mettre en avant les variations selon les époques, les tendances, les différentes accointances et influences. Un regard en concentré sur ce qui s'est fait en peinture durant plusieurs décennies. Et la petite brochure s'avère importante, puisque l'on peut feuilleter le livret et toucher du doigt à la fois les constantes, les ressemblances, les dialogues entre artistes, bref, des démarches différentes, mais qui ne sont pas si éloignées les unes des autres. Excepté quelques œuvres de Maxime Ben Haïm ou Mohamed Ben Allal, il est sûr qu'avec Jilali Gharbaoui, Ahmed Cherkaoui, Mohamed Kacimi, Miloud Lebied, Mohamed Aboulouakar, Amina Benbouchta, Farid Belkahia, pour ne citer que certaines figures qui ont tenté, durant tout un parcours artistique, de réfléchir l'abstraction et d'y inscrire un imaginaire, il y a un travail de recherche, une réelle présence de soi dans ce qui se peint. L'exposition trace donc un cheminement de l'évolution de l'abstraction dans la peinture marocaine. Elle aurait pu aussi permettre de découvrir avec plus de précision quelles étaient les nouvelles formes de cette abstraction. Mais ce n'est pas le cas. Le choix (bon, on l'a dit plus haut) a porté sur des œuvres et des itinéraires bien connus du public marocain ou européen. Tous les noms des artistes, cités plus haut, ont, durant au moins trente ans, donné à voir quel était l'apport pictural marocain. Gharbaoui, Cherkaoui, pour ne citer que ces deux maîtres de l'abstrait marocain, ont été très tôt découverts en Occident. Ceci sera relayé par les Kacimi et Belkahia, Miloud, Hassani… Dans ce contexte, une présence plus définie (déjà Amina Benbouchta incarne avec beaucoup de maîtrise une nouvelle approche picturale de l'abstraction) de nouveaux peintres marocains aurait pu nous aider à comprendre les nouvelles figures de l'abstraction au Maroc. De nouveaux talents qui ont déjà marqué la scène artistique avec des visions plus actuelles, parfois avant-gardistes, très audacieuse où les limites de l'abstraction sont plus éclatées. Mais, c'est là peut-être le thème d'une autre exposition que l'ONA pourra promouvoir pour l'année 2007. Figures de l'abstraction au Maroc Juin 2006-juin 2007. Au Bureau International des Expositions. Paris