L'un des avatars du développement incontrôlé est la destruction des sites écologiques. Le Marais de la palmeraie de Marrakech (Oulja) ne faillit pas à ce phénomène. Pour sa défense, les écologistes se mobilisent. Le développement fulgurant que connaît la ville de Marrakech doit aller de pair avec la préservation de l'environnement. En quelque sorte, c'est le message que l'Association des amis du muséum de l'histoire naturelle de Marrakech (AAMHNM) que préside Mohamed Alifriqui veut faire passer. D'autres associations de l'Environnement sont sur le qui-vive pour sauver la faune et la flore de la région du danger d'un développement accéléré et incontrôlé de l'industrie hôtelière et immobilière, mais aussi du tourisme. D'ailleurs, ces associations avaient organisé en décembre 2005 une étude sur les problèmes et les solutions à mettre en place pour la sauvegarde du Marais de la palmeraie, appelé aussi Oulja. À titre indicatif, ce Marais est une zone humide de la palmeraie et il est classé dans la stratégie nationale des aires protégées comme un SIBE (Site d'Intérêt Biologique et Ecologique). Oulja est un site de 250 ha, dissimulé au sein de la palmeraie, dont une portion est comprise entre les deux axes routiers allant vers Safi et Casablanca. L'Oulja de la Palmeraie est la dernière zone humide de la région aride de Marrakech, limitée au nord par l'oued Tensift, entourée par la palmeraie au sud. L'étude menée sur le Marais de la Palmeraie a mis en évidence la diversité des habitats humides dans cette aire protégée. Quelque 120 espèces de plantes différentes ont été recensées. La faune est également très riche, avec notamment 4 espèces d'amphibiens, 16 reptiles, 44 oiseaux (dont plusieurs espèces limicoles aquatiques et des hivernantes migratrices). L'espèce la plus caractéristique du SIBE est la cigogne, avec environ 150 nids dénombrés. Quant aux Mammifères, groupe le plus sensible, l'étude atteste la présence de 13 espèces, dont notamment la mangouste et le sanglier. Le Marais de la Palmeraie connaît actuellement un équilibre très fragile. La population riveraine a su profiter des ressources du site en produisant des articles d'artisanat avec les feuilles de palmiers et le jonc (Smar) pour confectionner des nattes et des sacs. L'agriculture et le pâturage y sont également pratiqués. Ce patrimoine est actuellement en péril, il fait face actuellement à de nombreux problèmes d'ordre socio-économique et écologique. "La Palmeraie de Marrakech a perdu beaucoup de son cadre naturel, de sa superficie (16 000 ha à l'origine), et de sa valeur patrimoniale, culturelle et paysagère pour la ville de Marrakech. Le SIBE du Marais constitue le dernier refuge pour la biodiversité naturelle, il est à ce titre un atout pour le développement touristique et humain de la région", a averti Mohamed Alifriqui.