La visite d'Etat du président français François Hollande au Maroc, les 3 et 4 avril, la première depuis son élection en mai 2012, est destinée à “réinventer” le partenariat en se donnant de nouveaux moyens pour que le Maroc reste “le partenaire intime et nécessaire” de la France. “Tout va bien dans les relations franco-marocaines. Elles sont fluides, excellentes et denses aussi bien sur le plan politique que celui de la coopération” bilatérale, a-t-on assuré à l'Elysée, à la veille de ce déplacement. Mais pour Paris, il ne faut pas en rester là. “L'enjeu de cette visite très importante consiste à faire en sorte que tout continue d'aller bien et que l'on se donne les moyens de maintenir une relation de haut niveau telle qu'elle se développe aujourd'hui pour les prochaines années et prochaines décennies”, a-t-on indiqué dans l'entourage du président. Le message est clair : “Nous sommes le premier partenaire du Maroc et il faut qu'on le reste”, affirme la même source qui voit dans la légère amélioration de la position prise par l'Espagne en 2012 dans les échanges commerciaux au détriment de la France, une situation conjoncturelle et ponctuelle. D'où la volonté des autorités françaises de “réinventer” le partenariat avec le Maroc, qualifié de “partenaire à la fois intime et nécessaire”. Aussi, faut-il “définir un certain nombre d'actions de coopération d'avenir” car le Maroc, c'est aussi “un partenaire d'avenir économique”, a-t-on souligné. En plus des actions de soutien et d'accompagnement aux réformes politiques et sociales en cours, après l'adoption de la nouvelle constitution au Maroc, la visite du président Hollande a le souci d'amplifier le mouvement tracé, il y a trois mois à Rabat, par la Réunion de Haut Niveau France-Maroc co-présidée par les chefs de gouvernement. Cette Réunion de Haut Niveau a été couronnée par l'annonce d'une dizaine accords, dont quatre conventions de prêt d'un montant de 280 millions d'euros, consentis par l'Agence française de développement (AFD) pour financer des projets de développement au Maroc (transport urbain-Tramway de Casablanca, re-dynamisation des ports régionaux, compétitivité des technopoles, formation professionnelle). Le président Hollande incitera ainsi les entreprises françaises, présentes en grand nombre (près de 400) à Rabat au Forum des hommes d'affaires Maroc-France, à continuer d'investir dans “les chantiers d'avenir : énergies renouvelables, transports, services urbains, jeunesse, enseignement”, a-t-on appris de même source. Les entreprises françaises sont fortement implantées au Maroc, soit quelque 750 filiales dont 38 sociétés cotées au CAC 40, employant jusqu'à 120.000 personnes. Le Royaume est également le premier destinataire des investissements privés français sur le continent africain, ayant atteint 5,6 milliards d'euros sur la période 2000-2011. Durant cette visite d'Etat, les neuf ministres qui accompagnent le président Hollande doivent signer une série d'accords et de contrats concernant l'agro-alimentaire, l'enseignement supérieur, le développement de la ville, le métro de Casablanca, la formation professionnelle dont un Institut des métiers du rail pour le futur TGV, la signalisation des voies ferroviaires Dans la domaine du partenariat privé, les entreprises françaises sont encouragées à promouvoir le concept de co-localisation, une formule de “partage de chaîne de valeurs”, telle que promue par le gouvernement français pour la concrétisation de projets porteurs d'emploi à la fois au Maroc et en France. www.lnt.ma