Le Maroc appelle au renforcement de la coopération régionale Les menaces terroristes et sécuritaires pesant sur le Sahel et le Maghreb suscitent de plus en plus les craintes de la communauté internationale. Cette dernière est préoccupée par l'instabilité de certains pays de la région à cause de la prolifération des groupes terroristes. Pour contrecarrer ces dangers et relever les défis sécuritaires, la coopération entre les Etats s'avère plus que jamais nécessaire. Mais cette coopération ne doit pas se limiter aux Etats de la région, elle doit s'étendre aux organisations régionales et sous-régionales. C'est dans ce sens que la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Centre des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme en collaboration avec le Maroc organisent une conférence placée sur le thème de la coopération en matière de contrôles aux frontières dans le Sahel et au Maghreb. Il s'agit d'une manifestation étalée sur 3 jours (13 au 15 mars) réunissant les représentants des Etats du Sahel et de l'Union du Maghreb ainsi que ceux des organisations internationales et régionales. L'objectif de cet évènement est de mettre en lumière l'importance de la coordination entre les services concernés aux plans national, régional et interrégional, l'adoption et la mise en œuvre de mesures compatibles avec les obligations qui incombent aux pays en vertu du droit international, en particulier les instruments relatifs aux droits de l'Homme, aux droits des réfugiés et au droit international humanitaire pour permettre à ces pays de surmonter les défis auxquels ils font face afin de protéger leurs frontières contre les possibles incursions de terroristes, criminels transnationaux. En outre, la conférence a pour but d'obtenir l'adhésion des participants à la démarche générale proposée pour la région pour le soutien des Etats du Sahel et du Maghreb aux différents projets d'assistance technique et aux actions de suivi qui seront identifiés dans le cadre du renforcement des capacités et de coopération, notamment, le contrôle aux frontières dans la région (sahel et Maghreb). Promouvoir le dialogue et l'échange d'informations n'est pas en reste. Lors de la séance plénière tenue hier dans la matinée, Saâd-Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a mis l'accent sur le timing de la tenue de cette manifestation, qui selon lui, tombe à point nommé au vu d'une part des mutations politiques et des défis sécuritaires que connaissent les pays du Sahel ainsi que ceux du Maghreb. Et d'autre part, l'intérêt que porte la communauté internationale aux questions relatives à la lutte contre le terrorisme. Un intérêt qui se traduit notamment par les résolutions des Nations unies afférentes aux aspects du terrorisme. Le chef de la diplomatie marocaine a également abordé la crise au Mali. Pour lui, cette crise est l'exemple concret témoignant de la gravité de la situation non seulement pour le Mali mais également pour ses pays voisins. Sur ce volet, M. El Othmani a tenu à souligner les efforts consentis par les Maliens ainsi que les pays amis pour freiner l'avancée desdits groupes vers la capitale Bamako. Le ministre a également relevé l'importance qu'attache le Maroc à la situation en Afrique, notamment en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. D'ailleurs, il a mis la situation au Sahel à l'ordre du jour de sa présidence du conseil de la sécurité en décembre 2012. En somme, le ministre, lors de cette séance plénière, s'est attelé à montrer les menaces terroristes qui pèsent sur la paix dans la région et par conséquent sur la sécurité et le développement. Sur ce registre, il a loué les efforts déployés par la communauté internationale ayant permis le démantèlement des groupes terroristes et criminels. Cependant, le ministre a signalé l'insuffisance de ces efforts. Il en veut pour preuve, l'apparition de ces groupes dans de nouvelles zones du monde (Sahel et Afrique de l'Ouest) profitant de la faiblesse en matière de contrôle aux frontières. Afin de contrecarrer ce phénomène, le ministre a indiqué que la lutte contre le terrorisme devrait se faire à travers la coopération et la coordination aussi bien au niveau international que régional. Même son de cloche chez Charki Draiss, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur. Ce dernier a mis en avant les efforts du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme. Et ce, à travers une stratégie globale renforcée par les séries de réformes et d'initiatives de développement enclenchées par le Royaume. Le tout accompagné par l'implication de toutes les institutions de l'Etat et la société civile dans ce combat. A l'instar du ministre des Affaires étrangères, Charki Draiss a insisté sur l'importance de la coopération bilatérale. D'après lui, cette coopération est la pierre angulaire de tout contrôle efficient des frontières entre les Etats. Appui technique Charki Draiss a appelé la communauté internationale à accorder aux pays de la région un appui technique leur permettant le renforcement de leurs ressources humaines et financières pour relever les différents défis en matière de lutte antiterroriste. M. Draiss a souligné également que l'adhésion de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme et le crime transnational ne peut aboutir qu'à travers la mise en place de stratégies fructueuses pour la sécurisation de leurs territoires, aux niveaux national, bilatéral et régional. « Cette conférence est d'autant plus importante qu'elle permettra de définir les mesures de coordination des actions entre les Etats, une coordination qui doit se faire en priorité entre les Etats de manière bilatérale et ensuite sur le plan régional », a estimé le ministre délégué. Par Soumaya Bencherki, LE MATIN www.lematin.ma