Le Matin : À quoi sont dus les mauvais résultats de l'équipe cette saison ? Abdelhak Mendoça : Cette année tout va de travers. Je suis un peu responsable. Je paie le tribut du rajeunissement. J'ai rajeuni à cent pour cent l'équipe. Surtout qu'en début de saison, j'ai engagé 5 espoirs du Raja qui ont donné satisfaction lors des matchs amicaux. Je rêvais d'une grande équipe. Mais c'est le contraire qui s'est produit. En début de championnat, j'encaisse 9 buts en deux matchs. Puis je me suis rendu compte que les juniors et les espoirs ne faisaient pas l'affaire en deuxième division. Paradoxalement, un junior ou un espoir peut bien évoluer en première division. En effet, en élite 2 tout diffère. J'aurais dû les encadrer par des joueurs d'expérience. La trêve nous a rendu service. On a passé dix jours de concentration à Safi. On a joué trois matchs amicaux qui ont donné satisfaction. Au tournoi challenge Espoirs, on a gagné le DHJ et l'OCS. Après ces deux victoires, le RAC commence à prendre confiance. Au début des matchs retour on a pris trois points contre Itihad Zemmouri de Khémisset et on a malheureusement raté un pénalty contre le KACM à la 90e min. Face à Kasbat Tadla, dans un match décisif, nous avons eu beaucoup de chance puisqu'on a gagné après avoir raté un pénalty. Cela veut-il dire que vous êtes optimiste pour le reste de la saison ? Bien évidemment je suis très, très optimiste. Mais tout dépend des matchs à venir : le derby contre le Rachad Bernoussi et le match de Tanger. Si on arrive à gagner ces deux matchs, on sera carrément sauvé ! Sinon on compromettra sérieusement nos chances. À la même époque les autres années, nous jouions à l'aise… avec le même effectif… Mais le football c'est ça ! Je rappelle qu'en 1972, le RAC avait gagné le doublé (titre et coupe du Trône), la saison d'après l'équipe rétrograde en deuxième division. Mais je pense que le RAC sortira indemne, Inchallah, de cette situation. J'ai travaillé dur pour que le RAC atteigne un autre standing. L'équipe possède un complexe. Pour le gazon artificiel, nous figurons dans le calendrier de la fédération parce que nous sommes dotés d'un terrain annexe, le centre de formation est à 80% réalisé. Une fois qu'il sera prêt, l'annexe avec son terrain synthétique aidera l'école dans la formation. Je pense que le RAC se portera bien en première ou en deuxième division. C'est un formidable rêve que je nourris ! Je ne retiens jamais les joueurs qui sont talentueux et qui sont à la recherche de l'amélioration de leur situation matérielle. C'est pour cela que beaucoup d'entre eux qui ont vécu au RAC émigrent sous d'autres cieux. Mais le RAC a besoin de vivre. Ces transferts peuvent l'aider. Car il n'a pas besoin de beaucoup pour vivre : une petite subvention du Conseil de la ville, une autre de la FRMF et quelques adhérents, en plus des sympathisants qui m'aident. Il faut une enveloppe de 3millions de dirhams, minimum pour passer la saison. Les transferts sont un véritable bol d'oxygène. Ton avenir avec le Racing ? J'ai failli tomber dans les pommes lors du match contre Tadla. Et chaque week-end, c'est pression sur pression, stress sur stress… Je commence à vieillir. Je l'annonce, ici : c'est ma dernière année sur le banc de touche ! Je suis même poussé par ma famille à me retirer. Mais je resterai au service de mon club pour voir le RAC dont je rêve comme une société, avec des partenaires, avec un cahier de charge… » Mendoza sera-t-il capable de tenir sa promesse ? Seul l'avenir nous le dira ! Par Mohamed Mellouk, LE MATIN www.lematin.ma