La province de Nador ou le grand Nador est située au Nord-Est marocain. Constituée par plusieurs cites : Ras Elmaa, Zaïo, Zeghenghane, Selouan, Bni Ansar... Apparu tardivement, l'ensemble urbain du Nord-Est occupe encore une faible place à l'échelle nationale. La population de l'ensemble de ces villes dépassait en 1995 les 250 000 habitants et représentait ainsi environ 0,1 % de la population urbaine totale. Nador est une ville méditerranéenne, brillamment située au bord d'une immense lagune au centre d'une riche région agricole. Au cours de son histoire, Nador et sa région ont été été une terre d'accueil pour plusieurs Rois marocains. C'est le cas notamment du Roi Omar Ibn Idriss II et du Souverain Almoravide Youssef Ibn Ali Ibn Tachfine, qui s'installa avec ses troupes sur le Mont de Temsamane dans le Rif. Pour leur part, les Souverains de la dynastie Alaouite ont accordé à la région de Nador un intérêt particulier en raison de sa position stratégique privilégiée. En effet, le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah avait choisi le site de Nador comme point de rassemblement de ses troupes pendant le siège de Melilla. Mohammed Ibn Abderrahmane s'est longuement installé à la Kasbah de Selouane en qualité de représentant de son père dans la région. C'est également le cas des Sultans Moulay Slimane, Moulay Ismaïl et Hassan 1er qui ont doté la région de diverses fortifications pour faire face aux convoitises des empires coloniaux. Toutefois, le nom de Nador restera étroitement lié aux grandes épopées menées par les habitants de la région contre l'occupation espagnole. Il s'agit, entre autres, des combats mémorables livrés par les Nadoris, sous la direction de Charif Mohamed Ameziane, aux troupes espagnoles et surtout de la célèbre bataille d'Anoual, menée par Mohammed Ben Abdelkarim El Khattabi. Parti de presque rien, cet ensemble urbain a connu un accroissement spectaculaire puisque sa population qui était de 28 950 habitants en 1960 a été multipliée par plus de 6 en 35 ans, alors que la population urbaine marocaine dans son ensemble, même si elle a augmenté considérablement, n'a progressé que de 4 fois et demi au cours de la même période. En fait, plus que par son poids démographique, la ville de Nador attire l'attention par son poids financier et économique puisqu'elle d'érige de plus en plus comme un futur pôle de développement d'une région périphérique et marginalisée que le pouvoir central n'a pas toujours avantagée. Riche en dépôts bancaires tout en étant pauvre sur le plan des infrastructures, tournant de dos au Maroc atlantique tout en étant ouverte sur les pays européens, connaissant une véritable explosion urbaine alors que l'Etat en tant que producteur du parc de logements y est pratiquement absent, vivant sur une image de ville commerciale et aux activités illicites alors que le secteur de production n'y est pas absent, souffrant d'un oubli du centre alors que l'Etat y a réalisé quelques grands investissements de base, la ville de Nador est un espace urbain fait de paradoxes. Elle illustre assez bien le jeu d'équilibre qui peut s'établir entre centre et périphérie d'un côté et pouvoir public et initiatives privées de l'autre. Le système du littoral Nord-oriental est triplement périphérique. Il est d'abord sur le plan géographique puisqu'il se trouve à la périphérie de la périphérie ; il l'est ensuite sur le plan de la connaissance scientifique car peu étudiés, ses processus sont encore insuffisamment analysés ; il l'est enfin dans son fonctionnement, car les mécanismes explicatifs quelque peu banalisés par les approches rapides sont complexes et ont des logiques propres que l'on retrouve pas toujours dans le reste du Maroc. Peuplée de plus de trois cent milles habitants, Nador est parmi l'un des dix premiers centre urbain du Maroc. Cette région connaît actuellement un éclatant essor économique et la ville elle même est qualifiée de " ville chompionne ". Nador est le pôle central de l'industrie métallurgique et minière du Maroc, c'est à Selouane, à seulement quelques kilomètres de la ville qu'est implanté le plus grand complexe sidérurgique du pays. Le Maroc a beaucoup investit à Nador au niveau des infrastructures : aéroport international, port (passager, marchand et industriel), zones industrielles et routes (Nador sera desservie par la rocade côtière du nord). Nador est aussi sans nul doute au moins la deuxième place bancaire du Maroc. Par contre, le secteur du tourisme n'a pas été développé et n'a pratiquement connu aucun investissement notable. Ce domaine reste encore vierge malgré les atouts naturels de la région :la lagune et son milieu écologique privilégié et les plages parmi les plus belles du monde immenses. Nador a été le carrefour des civilisations phéniciennes, carthaginoises, romaines puis islamiques. Le nom de Nador serait le diminutif de Aït Nador d'un des douars situés à proximité de la lagune.