Dans les rues de Mogadiscio, l'on dirait que l'on assiste au tournage d'un film américain. La guerre continue toujours et rien n'est fait au niveau international. Les rues sont livrées à l'insécurité, le combat de bras de fer entre les TFG, les regroupement radicaux des islamistes et les forces éthiopiennes, le deal des armes qui se fait dans la rue et le silence meurtrier qui enveloppe cette ville historique. Qui a dit que la guerre civile était finie ? Ce qui se passe aujourd'hui en Somalie dit le contraire. C'était juste une pause pour reprendre le souffle et l'envie de tuer et détruire. La preuve, en fin décembre 2006, l'armée éthiopienne intervient et les tribunaux islamiques fuient Mogadiscio. L'Éthiopie prend ainsi le contrôle de la majeure partie du pays et le gouvernement de transition se déclare le gouvernement de facto. Et bien avant que l'Éthiopie n'intervienne en Somalie, l'Union européenne avait tenté une médiation afin de prolonger et légitimer le contrôle sur le pays de l'Union des tribunaux islamiques. Quand l'action éthiopienne fut engagée, Louis Michel, médiateur de l'Union européenne a condamné l'Éthiopie et a appelé à une cessation immédiate des hostilités. L'organisation de la conférence islamique (OCI) et la Ligue arabe ont, elles aussi, appelé à un retrait des troupes éthiopiennes. Le 5 janvier 2007, le président somalien reconnu par la communauté internationale, Abdullaï Youssouf Ahmed, a réclamé « l'application immédiate du déploiement d'une force de paix africaine » dans son pays, lors de la réunion à Nairobi (Kenya). Le pire : La détérioration de l'environnement sur la capitale prend de l'élan. Deux guerres en même temps, l'homme VS l'homme, et l'homme VS la nature. La ville entière est une ruine, rien, que des déchets et des ordures ; alors que de l'autre côté la guerre continue. En raison de l'insécurité permanente qui règne à Mogadiscio, les diplomates et les humanitaires ont déserté la ville. Et si l'on retrouve au port des sacs de riz du Programme alimentaire mondial de l'Onu, la présence à Mogadiscio des agences onusiennes est purement symbolique. Mogadiscio et ses habitants vivent hors du monde, coupés du reste de la planète par la guerre et le chaos : une zone grise sur la carte, un pays en lambeaux, prisonnier du cercle vicieux de la violence, de la pauvreté et de la haine. Et tout cela devant le silence du monde. Quelle sera la suite ?