Lorsqu'une ville reçoit Sa Majesté Mohammed VI, c'est souvent le démarrage d'une autre étape de son évolution. Au delà de tous les préparatifs de façade, sans mauvais jeu de mot, nécessaire pour l'accueil du n°1 de l'Etat, mais révélateurs de la défaillance de la gestion communale, c'est indéniablement une opération de communication au niveau national, de part la couverture médiatique des activités royales. Ces activités sont particulièrement bénéfiques pour notre pays et notamment pour des villes comme Meknès dont le potentiel est immense. Meknès à l'instar d'autres villes du royaume est en train de vivre sa révolution tranquille. De part ses potentialités, les dernières visites royales ont été d'une extrême importance, elles ont bousculé certains élus et les ont mis devant leurs responsabilités et elles ont déterminé pour la ville un cap. Le lancement du SIAGRIM en est l'exemple vivant. Enfin, Meknès a une vitrine, une stratégie et un objectif de positionnement au niveau national et international. L'initiative est royale et la réponse des meknessis est majestueuse par le nombre de visiteurs et par l'espace dédié au salon. En revanche, beaucoup de travail reste à faire, la ville n'attire pas suffisamment d'investissements dans les domaines où elle a d'énormes atouts. Nous savons tous que sans un investissement majeur qui servira de locomotive pour d'autres, le tissu économique régional risque de rester à la merci des changements climatiques affectant notre agriculture artisanale, principal employeur régional, et le bassin de l'emploi manquera toujours de dynamisme se contentant d'investissements peu générateurs d'emplois. En outre, il faut qu'on arrive enfin à garder dans la région les touristes qui font escale chez nous pour aller à Fès où la situation n'est d'ailleurs pas fortement meilleure. Ceci, ne peut se faire sans proposer un véritable produit touristique diversifié. Clairement nous avons de quoi occuper un touriste !. En effet, les randonnées et le ski en montagne, ainsi que les dunes de sable ne sont qu'à quelques kilomètres, les touristes étrangers ou nationaux peuvent admirer autres paysages que les 40 Km de remparts « ismaïlis » qui ne représentent plus cette forteresse souhaitée par Moulay Ismail à son époque. Depuis longtemps, les portes de la ville sont ouvertes et aujourd'hui plus que jamais. Témoins d'une civilisation, mais gardiennes du cap que nous nous sommes fixé pour cette ville et ses habitants. Il est tant d'ouvrir, également, les yeux sur ce patrimoine culturel et architectural et de l'honorer. La ville a su garder son authenticité parfois dans l'immobilisme, mais aujourd'hui, plus que jamais, comme tout le Maroc, Meknès se prend un peu en main et essaye d'accélérer sa croissance et son adaptation à notre évolution démographique en étant la première ville du royaume déclarée sans bidonvilles, en redynamisant son action culturelle avec des partenaires comme l'institut français, en donnant rendez-vous à l'agriculture nationale au pied de son « Sahrij Souani » en réaffirmant sa volonté d'accueil de touristes responsables pour éviter les affaires des maisons d'hôtes, et initialement en suscitant l'intérêt du Roi qui a certainement vite compris que la ville était en détresse. Les prémisses d'un sursaut de la gestion publique à Meknès et la mobilisation des différents acteurs sont, sans doute, un catalyseur de l'intérêt des touristes et des investisseurs. Marrakech, Casablanca et les autres villes y trouveront une juste rétribution. Quant à moi mon cœur a déjà tremblé et cela dès ma naissance. Reste à faire trembler d'autres !