Voies engorgées, signalisation périmée, infrastructure obsolète et comportement anarchique des usagers. Tout concourt à transformer la moindre promenade en voiture en cauchemar. Ceux qui, contraints, utilisent leurs véhicules chaque jour ont appris à ruser, à repérer l'agent avant de brûler un feu ou de doubler à droite. Les autres restent stoïques en attendant que tout cela change par un miracle qui ne viendra jamais. Circuler ou ne pas circuler, that's the question. Je n'arrive pas à réaliser, depuis l'indépendance, deux souterrains seulement ont été construits, celui du Boulevard Zerktouni et celui du Boulevard Mohamed ben Abdallah. Encore faut-il ajouter qu'en période de pluie, ils sont souvent submergés par l'eau qui les rend impraticables. Faute d'entretien, l'état des routes est catastrophique, les boulevards et les rues criblés de bosses et de fosses ne se comptent plus. Il faut être un spécialiste du saut d'obstacles pour éviter que les amortisseurs ne se transforment en concept d'accessoire automobile. Les chauffeurs de grands taxis et d'autobus remportent la palme dans cette chevauchée sauvage. À preuve : quand ils ne sont pas arrêtés par un policier, seul un accident peut mettre fin à leur folie de chauffards inconscients. Mais ils ne sont pas les seuls à brûler les feux rouges et à rouler en sens interdit. Les particuliers ont eux aussi attrapé ce virus, d'où les innombrables altercations à chaque carrefour. A vrai dire, Casablanca a besoin d'un véritable plan de décongestionnement. Un projet qui devrait inclure la décentralisation des administrations, le développement des transports en commun, l'aménagement des horaires de travail et le renforcement de la sécurité urbaine. Autrement, le calvaire va perdurer jusqu'à devenir infernal comme il l'est devenu dans d'autres capitales africaines et asiatiques. Ce serait alors un point de non-retour... Qu'on en prenne rapidement le chemin... !!!