Le fait religieux semble bien être une composante des sociétés humaines : toutes les civilisations pour lesquelles nous avons une documentation suffisante nous présentent un faisceau de conduites et de croyances dans lesquelles nous reconnaissons ce fait. Même des sociétés qui ne nous ont transmis aucun texte ont laissé des traces de rites. Toutefois, avant de définir l'homme comme un « animal religieux », il faut se rendre compte que les anciennes sociétés qui nous ont laissé des traces de leurs attitudes religieuses, sociétés que nous appelons « primitives », étaient les héritiers d'un immense passé. L'homme du paléolithique inférieur était religieux ? Nous ne pouvons ni l'affirmer ni le nier. Du moins pouvons-nous dire partout où l'homme nous a laissé des symboles de sa pensée, des traces de sa manière de voir le monde, nous le trouvons en rapport avec cette dimension de l'existence. Mais si l'attitude religieuse semble bien être un trait commun à tous les hommes, les religions sont diverses. Le tableau du monde, de l'homme, des êtres sacrés, les principes et les espérances varient de l'un à l'autre. Des religions ayant la même source historique se subdivisent en sectes. Ce phénomène atteint toutes les grandes religions et vient contrarier leur aspiration à l'universel.