Le Bureau national de l'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) a appelé le gouvernement marocain à déposer devant la justice le récent rapport annuel de la Cour des comptes. Au nom du principe de « reddition des comptes », l'association évoque une « propagation des signes de corruption » et un « pillage des fonds publics ». L'Association marocaine pour la protection des biens publics regrette « le retard du pouvoir judiciaire à faire un suivi par rapport à la publication du rapport annuel de la Cour des comptes pour l'année 2018 ». Son Bureau national explique que, pour l'opinion publique, la « non saisie » de ce rapport « fait dire à l'opinion publique que la loi ne s'applique qu'aux catégories les plus écrasées de la société ». L'ONG lie ce qu'elle qualifie d'« impunité » à « l'origine de la crise économique et sociale du pays et de l'accumulation de la dette extérieure ». Cette dernière s'est élevée à 337,84 milliards de DH, ce qui a engendré, selon l'association, une baisse du taux de croissance et une incapacité des investissements à créer des emplois. En réfléchissant à une manière de renverser cette tendance, le collectif constitué notamment de juristes demande au gouvernement El Othmani de « transmettre au pouvoir judiciaire les informations révélant les déséquilibres financiers et administratifs, ainsi que la dilapidation des fonds publics, afin de poursuivre toute personne liée directement ou indirectement aux manifestations de corruption et au pillage des fonds publics ». L'association présidée par Mohamed Ghalloussi a également tenu l'Exécutif pour « responsable du traitement négatif de ce rapport qui le concerne directement, ce qui l'oblige à prendre des mesures courageuses et concrètes, qui se traduiraient par la mise en œuvre du principe de reddition des comptes ».