Les Bourses européennes ont terminé vendredi la semaine dans le vert et Wall Street prend le même chemin après le discours relativement neutre du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a conforté le scénario de deux hausses de taux supplémentaires aux Etats-Unis avant la fin de l'année. À Paris, le CAC 40 a pris 0,24% à 5.432,50 points, le Footsie britannique s'est adjugé 0,19% et le Dax allemand 0,23%. L'indice EuroStoxx 50 a augmenté de 0,24%, le FTSEurofirst 300 de 0,12% et le Stoxx 600 de 0,05%. Sur l'ensemble de la semaine, ce dernier indice a gagné 0,7% (+1,64%pour le CAC 40). A Wall Street, les grands indices, stimulés par le discours de Jerome Powell, sont assez nettement en territoire positif avec un record en séance pour le S&P-500. Lors d'une intervention très attendue au symposium de Jackson Hole (Wyoming), le président de la Fed a déclaré que la hausse continue des taux d'intérêt était le meilleur moyen de préserver la dynamique de l'économie américaine, de favoriser une croissance de l'emploi aussi forte que possible et de maîtriser l'inflation. Il a ainsi conforté le scénario de deux hausses de taux d'ici à fin décembre, soit quatre en tout en 2018. Sans grande surprise mais un peu plus accommodant que ce que redoutaient certains intervenants de marché, le discours de Jerome Powell a eu pour effet d'accentuer la baisse du dollar, qui a cédé jusqu'à 0,7% face à un panier de devises de référence dont l'euro (+0,8%) à 1,1625 dollar. La hausse de la monnaie unique européenne a un temps freiné les indices boursiers européens, qui ont ensuite relevé la tête pour finir en hausse. Du côté des tensions commerciales, l'heure est à l'accalmie au lendemain de l'entrée en vigueur de droits de douane américains de 25% sur 16 milliards de dollars (13,8 milliards d'euros) de produits importés de Chine, une mesure immédiatement suivie d'une riposte équivalente de Pékin. En Bourse en Europe, les indices Stoxx des ressources de base et de l'automobile, qui avaient reculé après ces annonces, ont repris respectivement 1,49% et 0,61%. A Paris, les deux plus fortes hausses du CAC sont pour deux valeurs sensibles aux tensions commerciales, ArcelorMittal (+2,39%) et STMicroelectronics (+2,59%). Meilleure performance du Stoxx 600, le groupe irlandais de construction Kingspan a bondi de plus de 9% après ses résultats semestriels, supérieurs aux attentes. Dans l'actualité macroéconomique, la croissance allemande au deuxième trimestre a été confirmée à 0,5% par rapport aux trois mois précédents, et 2,3% sur un an en données brutes. Cette annonce a eu peu d'effet sur les indices boursiers mais a été suivie d'un repli bref et limité des emprunts d'Etat de la zone euro. Du côté des taux américains, le 10 ans est stable autour de 2,82% mais le 2 ans progresse à 2,644%, ce qui ramène l'écart de rendement (« spread ») entre taux courts et taux longs sous 20 points de base, au plus bas depuis 2007. La courbe des taux est donc quasiment plate et menace de s'inverser, un signe interprété historiquement comme l'annonce d'une entrée en récession à plus ou moins court terme. Le marché pétrolier, lui, est reparti à la hausse, les craintes d'une diminution de l'offre liée aux sanctions américaines visant l'Iran l'emportant sur celles d'un impact défavorable des tensions commerciales sur la demande globale. A plus de 76 dollars le baril, le Brent est au plus haut depuis la mi-juillet.