Les Etats-Unis ont ordonné jeudi l'expulsion de deux diplomates cubains auprès de l'ONU. Washington les accuse « d'activités portant atteinte à la sécurité nationale américaine ». Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a qualifié jeudi « d'injustifiée » le retour à la mère-patrie des deux diplomates cubains à l'ONU. Sommés de plier bagages au plus vite par le département d'Etat américain, ces derniers sont deux membres de la Mission permanente cubaine à l'ONU. Cette mesure américaine intervient en pleine Assemblée Générale de l'ONU, la soixante-quatorzième session du genre qui se tient à New York du 17 septembre 2019 au mardi 24 septembre 2019. L'exigence du départ imminent de ces diplomates repose sur l'accusation suivante selon Washington : « tentation de mener des opérations d'influence contre les Etats-Unis ». En outre, fait savoir le porte-parole du département américain, Morgan Ortagus, « les déplacements à l'intérieur des Etats-Unis de tous les membres de la mission permanente de Cuba auprès des Nations unies seront dorénavant limités essentiellement à l'île de Manhattan », la partie de New York où se trouve le siège de l'organisation. « Nous prenons au sérieux toutes les tentatives de porter atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis », a-t-elle prévenu. De plus elle a accusé les deux diplomates d'avoir « abusé » de leur résidence aux Etats-Unis pour « tenter de mener des opérations de déstabilisation ». Cette privation de liberté de déplacement aux Etats-Unis limité à la seule île de Manhattan pour Cuba est une aberration totale. « Je rejette catégoriquement l'expulsion injustifiée de deux membres de la Mission permanente de Cuba à l'ONU et le resserrement des restrictions de circulation pour les diplomates cubains et leurs familles » s'est insurgé le ministre des Affaires étrangères cubain. Pour La Havane, cette allégation repose sur le fait que Cuba cherche, à l'occasion de cette session de mettre fin au blocus économique et aux embargos commerciaux imposés depuis 57 ans par les Etats-Unis à son encontre et qu'elle chiffre à 933 milliards de dollars américains. Pour Bruno Rodriguez, depuis l'avènement de Donald Trump, les Etats-Unis jouent à provoquer « une escalade des tensions diplomatiques afin de mettre fin aux représentations diplomatiques dans les deux pays » une décision initiée par Barack Obama et Raul Castro. La politique de rapprochement avec Cuba entreprise par l'administration Obama lors de son dernier mandat est déjà dans le rétroviseur. Actuellement les Etats-Unis multiplient sanctions sur sanctions économiques durcissant ainsi leur embargo en vigueur depuis plus d'un demi-siècle.