L'auteur de la fusillade survenue le 3 août dernier dans un centre commercial à El Paso, au Texas, qui a fait 22 morts, a été inculpé par un grand jury pour meurtre qualifié, alors que les procureurs ont affirmé qu'ils réclameraient la peine capitale. L'accusé, Patrick Crusius d'Allen, un jeune homme blanc originaire de la ville de Dallas, a déclaré à la police qu'il avait pris pour cible « les Mexicains » et aurait posté un manifeste en ligne dans lequel il dénonce notamment « une invasion hispanique du Texas ». Cette fusillade est considérée comme l'une des tueries de masse les plus meurtrières de l'histoire des Etats-Unis. Le meurtre qualifié est l'accusation la plus grave dans l'Etat du Texas et peut être puni de la peine capitale ou de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. La fusillade d'El Paso a relancé le débat houleux sur la possession d'armes à feu aux Etats-Unis, un droit garanti par le deuxième amendement de la Constitution. Les élus démocrates du Congrès ont ainsi accentué la pression sur la Maison Blanche pour intervenir auprès des républicains du Sénat en vue de l'adoption d'un projet de loi bipartisan visant à élargir les vérifications des antécédents pour l'achat des armes à feu. De même, un total de 145 dirigeants de grands groupes américains ont exhorté les membres du Sénat à resserrer les lois sur les vérifications des antécédents pour l'achat des armes à feu, la dernière tentative des entreprises US de faire pression sur le Congrès pour qu'il prenne des mesures concrètes pour endiguer la violence liée aux armes à feu dans le pays.