Alors qu'on pensait qu'ils avaient lâché l'affaire, les enseignants « contractuels » refont surface « en force ». Promettant une année « enflammée », les contractuels ont à nouveau envahi par milliers les rues de la capitale, dimanche 1er septembre, pour rappeler à leur ministère de tutelle et le gouvernement qu'ils refusent, encore et toujours, le système de recrutement par contrat auprès des AREF et s'attachent plus que jamais à la fonction publique. Après cette marche, qui avait tout l'air d'une démonstration de force, la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF dresse un bilan de son « combat » et indique avoir « accordé plus de 5 mois au gouvernement et au ministère de l'Education nationale, pour trouver une solution finale à ce dossier », mais en vain. Elle souligne également que les enseignants ont, « dans un geste héroïque» et pour « l'intérêt des enfants », suspendu leurs grèves et regagné les classes tandis que les responsables, quant à eux, « n'ont pas respecté leurs engagements », notamment l'accord signé le 13 avril dernier avec le département de Said Amzazi. Par ailleurs, la coordination n'a pas manqué de revenir sur la « privatisation de l'enseignement », et la politique de « l'Etat marocain, qui encourage, à travers plusieurs accords, l'enseignement privé (...) et impose le recrutement par contrat (en vigueur depuis 2016) en le surnommant le recrutement régional qui ne garantit pas les conditions de stabilité sociale et fonctionnelle ». Photo Mounir Mehimdate A cet effet, et pour préserver « la dignité » de l'enseignant et « protéger » l'enseignement public, la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF demande au gouvernement et à son ministère de tutelle d'intégrer immédiatement l'ensemble des enseignants, qui se chiffre à 55.000 personnes, dans la fonction publique au sein du ministère de l'Education nationale et sans condition. La hausse des bourses de formation et le retrait du RCAR (Régime Collectif d'Allocation de Retraite) et son remplacement par la caisse marocaine de retraite (CMR) font également partie des demandes des contractuels. Ils appellent également la tutelle à les intégrer dans le mouvement de mutation nationale, revenir sur les prélèvements sur salaire à l'encontre des enseignants et qu'ils qualifient de «vol », accepter les démissions des enseignants qui ont été admis dans d'autres postes de la fonction publique. Et en fin, la coordination des enseignants recrutés par contrat, appelle le gouvernement et la tutelle à revenir sur la décision de « faire échouer » les enseignants de 2019, verser le reliquat des bourses, dévoiler les résultats de l'enquête sur la mort du « martyr » Abdellah Hjili, et enfin ouvrir la porte devant les enseignants diplômés pour passer les concours.