La coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des Académies régionales de l'enseignement (AREF), a établi, à l'issue de son conseil national tenu récemment à Casablanca, un plan de protestation assez « corsé » face à «l'indifférence de la tutelle quant à son dossier revendicatif ». Toujours en bras de fer avec sa tutelle dans l'espoir d'intégrer la fonction publique au détriment du statut de contractuel, la coordination a exprimé le mécontentement de ses membres quant à la «détérioration du système éducatif marocain, que l'Etat ne peut plus cacher ou forcer les citoyens à l'accepter et à le supporter ». Elle estime que les responsables du secteur ont adopté « le système capitaliste, dominé par les hommes d'affaires et basé sur le profit au détriment de l'élément humaine», notant que « leur plan subversif vise à transformer l'école en un espace soumis au système du marché ». De même, la coordination s'est soulevée contre l'oppression que subit l'enseignant « contractuel » par le ministère de l'Education nationale à travers notamment « les prélèvements sur salaire » afin de les inciter à passer l'examen de qualification. Un examen que les enseignants contractuels refusent catégoriquement de passer puisqu'ils estiment qu'il met leur ancienneté en jeu, selon une source au sein de la coordination, et que ce n'est qu'une politique entreprise par la tutelle afin de les mettre à l'écart et leur imposer le système contractuel au lieu de l'intégration à la fonction publique. La coordination s'est également indignée contre les dernières déclarations du porte-parole du gouvernement, Hassan Abyaba (30 janvier dernier), qui « contredit les déclarations précédentes du ministre de l'Education nationale, concernant le statut juridique des enseignants ou encore la suspension du dialogue ». Une démarche perçue par la coordination des contractuels comme une « tentative désespérée de geler ses activités militantes » et de ce fait un « coup dur pour la gratuité de l'enseignement au Royaume ». Face à la non-réalisation de leur revendication phare qui est d'intégrer le statut de la fonction publique au sein du ministère de l'Education nationale, la coordination nationale a mis en place un nouveau programme de protestation pour rappeler encore une fois à leur tutelle leur persévérance quant à la réalisation de leurs revendications. Ainsi, la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF a annoncé une grève nationale de 4 jours, soit les 19, 20, 21 et 22 février, avec la tenue de réunions à l'intérieur des établissements scolaires. Ils ont de même annoncé la tenue de marches régionales le 20 février notamment à la ville d'Inezgane, pour la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Dakhla Oued Eddahab et Souss Massa Draa. En parallèle, une marche sera organisée à Marrakech, pour ce qui est de la région de Marrakech-Safi, Daraâ Tafilalet, Beni Mellale-Khénifra et CasablancaSettat, à la ville de Fès pour ce qui est de la région de Fès-Meknès et l'orientale ou encore à la ville de Tanger pour ce qui est de la région Tanger-Tetouen-Hoceima et Rabat-Salé-Kénitra, toujours selon la coordination des contractuels. Rappelons que les enseignants dits « contractuels » s'attachent à l'intégration au statut de la fonction publique au sein du ministère de l'Education nationale, parce qu'ils estiment, d'un côté, que c'est ce qui était convenu avant 2016 (date de début du système de contrat) et que, contrairement à ce que la tutelle diffuse comme informations, les contractuels bénéficient d'un mode de traitement différent de celui de leurs confrères de la fonction publique. Ils avancent que ces derniers bénéficient de plusieurs avantages notamment la mutation vers d'autres villes du Royaume en cas de mariage (ce qui n'est pas possible pour eux dans le cadre de la régionalisation avancée), la possibilité de passer des concours dans d'autres départements ministériels, et un système de retraite, bien meilleurs (CMR) que celui dans lesquelles ils sont inscrits à savoir le Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR), soit deux modes de traitement différents.