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Sidi Slimane: Un mouton imbuvable
Publié dans Hespress le 21 - 08 - 2018

L'Aid approche à grands pas, et les gens se déplacent de partout pour acheter les meilleurs moutons, et du foin. L'une des régions qui en fournit est celle du Gharb, où de grandes exploitations sont installées. Hespress FR a fait le déplacement à Sidi Slimane afin de s'enquérir de visu de l'état des lieux, et a découvert une toute autre réalité, bien loin de la fête.
A notre arrivée nous nous attendions à trouver un peu partout des gens qui s'activent à vendre leur bétail. Première surprise, le Souk est complètement vide à quelques jours de la célébration. Les autorités nous ont alors expliqué que les marchés dans cette région sont hebdomadaires, mais quand nous avons posé la question aux habitants ils nous ont informé que cette année l'ONSSA (Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires) avait pris des mesures sanitaires drastiques pour empêcher la vente des ovins malades.
Ces déclarations ont aiguisé notre curiosité, car tous les moutons de cette région ne peuvent pas être malades. Nous avons décidé de voir les choses de plus près, et là, Deuxième et grande surprise, l'eau qui nourrit la ville et ses alentours est contaminée, imbuvable disent certains. Et pour cause, les eaux usées se retrouvent mélangées à l'eau potable.
Sidi Slimane est en effet alimentée par Oued Baht, dans lequel versent les eaux usées de la ville. La rivière est retenue par le barrage d'irrigation d'El Kansera, le plus ancien barrage de stockage et d'irrigation au Maroc, à environ 20 kilomètres au sud de Sidi Slimane.
Crédits photo : Hespress
Crédits photo : Hespress
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Crédits photo : Hespress
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Un habitant déclare « La commune ici ne nettoie pas le fleuve, nous vivons avec grand peine, et le fleuve émet des odeurs nauséabondes, nos enfants souffrent à cause des moustiques et des microbes qui en proviennent, nous demandons aux autorités de lui redonner de l'importance, car il n'était pas comme ça avant, il était propre et des poissons y vivaient, maintenant il n'y a que des microbes et des insectes »
Et un jeune dévoile qu'« En hiver, quand le fleuve déborde, ils ouvrent le barrage, et les deux se retrouvent combinés, et en été, quand c'est la période d'arrosage, ils coupent l'eau et l'odeur devient insupportable »
Quand nous sommes allés chez les épiceries, c'est le même constat, les habitants achètent l'eau potable. C'est là que nous avons rencontré un homme et son fils habitants d'un Douar à une dizaine de kilomètres, et nous les avons suivis pour voir l'ampleur du problème dans ces zones rurales.
Douar Shabiyin :
Il est 12h30, notre voiture se fraie un passage sur l'unique voie, mal entretenue qui mène vers le village. Autour de nous des habitations de fortune, des enfants, des femmes et des hommes qui mènent leur petit train de vie hors du temps. A l'entrée du village nous commençons à apercevoir des filles, guidant des charrettes tirées par des mules, apportant l'eau dans des bidons noirs et bleus faisant la moitié de leur taille. Nous voulions les interroger, les filmer, et le monsieur nous signifia que ce n'était pas la peine car ces filles allaient venir chez lui.
Une centaine de mètres plus tard nous descendons du véhicule, nous nous trouvons au milieu de ce que j'appellerai la cour de la maison. Que d'enfants et que d'animaux, des poules des poussins pataugeant dans une eau noirâtre, et dans une petite étable jouxtant la maison, quelques vaches et deux moutons. Les conditions de vie sont sommaires et le monsieur tient à nous montrer l'état des installations hydrauliques.
Il nous explique que la pompe à eau reliée à l'ONEE (office national de l'eau et l'électricité) installée depuis trois ans n'a jamais servi, car pas une goutte d'eau ne l'atteint, malgré les plaintes répétées auprès des responsables. Un moment il se dirige vers un interrupteur. Interloqué, je lui demande à quoi sert d'allumer la lumière en plein zénith du soleil, et quand je me retourne, je vois de l'eau jaillir d'un puit. Il m'explique que depuis des années que les puits sont contaminés, salés, inutilisables.
Crédits Photo : Hespress
Crédits photo Hespress
Crédits photo : Hespress
Les filles arrivent enfin, elles déchargent leur cargaison de bidons, et les jeunes hommes s'attellent à les verser dans des barils.
« Notre problème c'est que nous avons la rivière d'eaux usées d'Oued Baht d'où nous apportons l'eau, pour nous doucher, pour laver, et pour tout faire... concernant cette pompe, nous l'avons ici depuis trois ou quatre ans, nous l'avons payée 3500 dhs, et nous payons mensuellement, mais comme vous le voyez, pas une seule goutte n'arrive », déplore l'homme qui nous a accompagné.
Avant d'ajouter: « Ce cas dont j'ai parlé, est le même pour tous les autres douars, je parle de Shabiyin, qui contient près de mille habitants, douar Chaibiyin, Lahmidiyin, et les autres douars alentours qui sont dans une situation similaire, comme Laachalja, Oulad Said et Chhob. Cette eau qu'on utilise vient des eaux usées, les pauvres enfants qui vont apporter cette eau, le font pour nous doucher, abreuver notre bétail, laver nos ustensiles de cuisine, c'est la seule eau disponible. Mais celle qu'on va boire, nous allons la chercher chez quelqu'un qui en a un peu, nous prenons 5 ou 10 litres, comme si nous l'achetions ».
Enfin il nous invite à voir le ruisseau d'où est apportée l'eau. Une charrette nous y conduit, et nous longeons un canal secondaire, la scène est saisissante, des enfants en bas âge s'y amusent, et à la vue de notre caméra le plus jeune, paniqué se met à pleurer. Malheureusement, il n'a pas conscience que l'eau dans laquelle il se trouve est bien plus dangereuse que notre appareil. L'eau n'est pas claire, et quand je m'y approche j'aperçois des têtards.
Crédits photo : Wael Maâninou
Crédits photo : Hespress
Sur cette image nous quittons les lieux, et les pauvres habitants démunis face à la situation, nous comprenons aussi pourquoi le souk était quasiment vide, et pourquoi les hôpitaux de la région sont encombrés, car en effet beaucoup d'infections sont liées à ces conditions d'hygiène.


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