Après exactement quatre années d'inactivité et d'entrée dans une procédure de liquidation, les salariés de la Samir ont décidé d'entamer à partir du 3 août prochain un sit-in ouvert devant leur usine à Mohammedia pour exiger le sauvetage de l'unique raffinerie du pays. Affilié à la CDT, le Bureau des syndicats unifiés représentant les travailleurs de la Samir a exigé ce dimanche « la protection des droits des salariés » et « le sauvetage de la raffinerie marocaine de pétrole d'une mort certaine ». Ce que le Bureau considère comme allant dans le sens des « plans de lobbyistes tirant parti de la situation actuelle ». Le syndicat professionnel a accusé le gouvernement, lui imputant la « responsabilité de la situation dans laquelle se trouve la Samir ». Les raisons énumérés étant la privatisation de l'entreprise publique, le laxisme envers les manquements de son acquéreur (le multimilliardaire éthiopio-saoudien Mohammed Al Amoudi), la non-assistance à l'entreprise et la délégation des efforts pour sortir de la crise. Les travailleurs de la Samir demandent par leur décision d'adopter un plan d'urgence pour le sauvetage de leur raffinerie, afin de « protéger les intérêts marocains liés au sujet » et de « travailler sur la reprise urgente de la production par tous les moyens possibles avant qu'il ne soit trop tard ». « Les industries pétrolières sont essentielles pour assurer la sécurité énergétique nationale et promouvoir les conditions de concurrence entre les opérateurs après la libéralisation des prix et la prospérité engendrée par la crise, ainsi que pour créer des emplois, développer les industries nationales et contribuer au développement local et à la protection contre les fluctuations violentes du marché international du pétrole et du gaz », a estimé le Bureau des syndicats unifiés. Et d'insister en fin sur la nécessité de « négocier avec les représentants des salariés, déterminer l'avenir de l'entreprise, garantir droit au travail pour les salariés inactifs contre leur volonté, régler toutes les indemnités touchant aux salaires et aux contributions dans les caisses de retraite, et reprendre l'utilisation des services sociaux ». Rappelons que que la Samir vit depuis quatre année une descente aux enfers. Fleuron de l'industrie nationale, l'entreprise s'est enlisée dans un long et périlleux feuilleton judiciaire . Outre la procédure de liquidation judiciaire toujours en traitement par le Tribunal de commerce de Casablanca, deux autres procédures concernent les gestionnaires de l'entreprise mais également le gouvernement marocain, poursuivi par le magnat éthiopio-saoudien Mohammed Al Amoudi près du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Sur le plan national, un troisième procès, où la Douane marocaine poursuit l'ex directeur général de l'entreprise exsangue, le saoudien Jamal Ba Amer, est également en cours.