La 20ème édition du Forum pharmaceutique international (FPI), tenue les 5 et 6 juillet à Marrakech, a été sanctionnée par la création de l'Association des Autorités de Réglementation Pharmaceutique d'Afrique (AANRP), à laquelle adhéreront toutes les agences nationales africaines. Dans le cas du Maroc, une agence nationale du médicament est en phase de création. En attendant la création de l'agence, le Royaume, en la personne du Directeur du Médicament et de la Pharmacie au ministère de la santé, Pr Jamal Taoufik, a été élu, à la présidence de cette nouvelle structure panafricaine. Ainsi, le bureau, élu à l'issue d'une réunion du comité d'experts, comprend le Maroc (Président de l'AANRP), CongoBrazzaville (Secrétaire général), Cameroun (Secrétaire général adjoint) et Niger(Trésorier). « Le Maroc a été parmi les tous premiers pays à ratifier la décision » de création de l'agence africaine de médicament, a expliqué à Hespress Fr Dr Hamza Guedira, Président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, précisant que « l'agence nationale du médicament sera prête, a priori, d'ici fin du mois début septembre. Le projet de texte est prêt, selon les informations dont je dispose« . Et de souligner que l'AANRP aura comme mission « d'harmoniser les textes qui régissent le secteur pharmaceutique au niveau des pays africains« . « C'est un grand chantier, comme ce qui se passe au niveau de l'Europe« , a-t-il souligné. Cette agence africaine, dans l'avenir, va donner une autorisation de mise sur le marché (AMM) qui sera unique pour l'ensemble des pays membres de l'AANRP, poursuit notre interlocuteur, notant qu' « à partir de là, on aboutit à la création d'un marché économique pharmaceutique africain qui permettra de tirer vers le haut les pays qui ne sont pas encore au niveau dans le secteur ». La nouvelle entité « va essayer de mettre fin à la falsification et la contrefaçon des médicaments dans un certain nombre de pays« , a ajouté Dr Guedira, qui avance comme exemple, aussi édifiant qu'alarmant, « un pays présent au forum de Marrakech qui ne maîtrise que 20% du secteur pharmaceutique national, alors que les 80% restants proviennent de la falsification et la contrefaçon« . L'AANRP selon son nouveau président De son côté, le tout fraîchement élu président de l'AANRP, Jamal Taoufik, il s'agit de « l'association de toutes les autorités de régulation du médicament d'Afrique. Elle a été créée en marge du forum international qui s'est tenu la semaine dernière à Marrakech durant lequel étaient présents 10 directeurs de ces autorités africaines« . Les missions de cette instance, indique à Hespress Fr Jamal Taoufik, « vont être d'harmoniser les pratiques entre les différents pays, échanger les expériences, et pouvoir bénéficier les uns et les autres d'un soutien et d'un accompagnement de manière, disons, à sécuriser le secteur de la pharmacie et du médicament au niveau africain, de parler le même langage, de faciliter les échanges et de lutter contre tous les médicaments de qualité inférieure« . « Cet objectif et très important parce que nous sommes en train de constituer l'agence africaine de médicament et donc c'est une étape vers la création de cette instance, que les gens puissent se mettre ensemble, discuter, harmoniser leurs pratiques pour sécuriser encore plus le médicament en Afrique« , a-t-il fait savoir. LeMaroc ne souffre pas « particulièrement » de falsification et contrefaçon du médicaments, malgré les failles que connait le secteur de la pharmacie et de la santé au Royaume en général. Il sera de fait, amené à partager son expertise avec ses homologues africains. Pour Jamal Taoufik « c'est une étape parmi plusieurs« . Au mois de février, rappelle-t-il, une réunion a eu lieu à Marrakech réunissant 37 directeurs de laboratoires de contrôle supérieur du médicament en Afrique. « Sur les 54 pays africains, il y en a 37 qui ont un laboratoire de contrôle des médicaments et nous les avons tous réunis ainsi que les responsables. Nous allons travailler pendant une semaine là aussi afin d'harmoniser les pratiques. Cette fois-ci, ce sont les autorités de régulation, c'est-à-dire ceux qui autorisent pas ceux qui contrôlent. Parfois, les deux sont réunis au Maroc sous la même autorité et parfois ils sont séparés. Donc, c'est une nouvelle étape. Le Maroc est entrain de jouer son rôle de leader pour essayer de faire partager son expertise et son expérience avec nos frères et amis africains » a-t-il indiqué. Le président de l'AANRP n'a pas manqué de confirmer à Hespress Fr que « les médicaments au Maroc sont considérés+ zone Europe+ au point de vue qualité ». « Notre laboratoire national est pré-qualifié par l'OMS et il est accrédité par l'Europe. Donc c'est un gage de qualité. Niveau médicament au Maroc, nous n'avons pas de problème de contrefaçon ni de problème de faux médicament ou de qualité inférieure. Tout ce qui peut y avoir, parfois, c'est un peu de contrebande au niveau des frontières. Ça existe. Mais le circuit légal du médicament au Maroc est complètement sécurisé » a-t-il conclu.