Le premier secrétaire de l'USFP a fait un discours à l'occasion de la tenue du Conseil national de son parti ce samedi à Rabat. Une allocution particulièrement consacrée à sa vision du champ constitutionnel et des possibles domaines où un réexamen de la loi suprême serait, selon lui, opportune. Driss Lachgar a déclaré devant les cadres centraux de l'USFP que « la mise en œuvre de la Constitution de 2011 sur huit ans a mis en évidence la nécessité de traiter le texte en fonction des développements qui ont suivi, ce qui devrait être bien adapté pour combler d'éventuelles lacunes », car pour lui, le texte constitutionnel « ne devrait pas faire l'objet de surenchères gratuites ». Le chef de parti est revenu sur l'épisode du « blocage gouvernemental » d'Abdelilah Benkirane qui avait duré 155 jours en estimant que durant cette période, « le Maroc s'est hissé parmi les pays avancés qui peuvent vivre sans que le Chef du gouvernement désigné n'arrive à former sa majorité ». Cette expérience nouvelle dans la scène politique marocaine a révélé, selon Lachgar, « un malentendu sur l'Article 47 de la Constitution ». Il précise que l'USFP a lancé un débat sur la possibilité de modifier sa formulation afin de convaincre l'ensemble des tendances politiques du pays que des solutions appropriées devraient être trouvées pour garantir le non gel des institutions constitutionnelles, que ce soit par un réexamen de la Constitution ou par une révision plus précise. De l'argent pour les partis Driss Lachgar a également défendu la nécessité de « renforcer l'action des partis politiques afin qu'ils puissent remplir les rôles qui leur sont confiés en vertu de l'Article 7 de la Constitution », et de « combattre l'usage de l'argent et de la religion dans les discours et les pratiques politiques ». Sur la loi relative aux partis politiques, le premier secrétaire de l'USFP déclare que « la méthode adoptée pour fournir un soutien financier public aux partis est devenue un obstacle au développement de ses moyens de travail. Il y a besoin d'accélérer l'activation des directives royales relatives à la levée de l'aide publique aux partis et à l'attribution d'une partie des compétences utilisées dans les domaines de la réflexion et de l'analyse ». A cet égard, Lachgar a souligné que l'USFP « défendra la nécessité de revoir les mécanismes de financement des partis politiques afin d'assurer la pérennité du multipartisme, devenu une réalité incompatible avec une polarisation artificielle fondée sur l'exploitation du discours religieux ou de l'argent ».