Dans une longue interview accordée au journal Assabah ce vendredi, le premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar s'est notamment exprimé sur le PJD, la coalition gouvernementale ainsi que la Constitution. «La démocratie marocaine est encore prise en otage par une polarisation artificielle, dominée par les pourvoyeurs d'argent sale, le système de la bienfaisance politicienne mais, surtout, par les professionnels de la dénaturation des élections, bien implantés au sein des administrations locales», a-t-il fait savoir, s'exprimant sur l'échiquier politique marocain. Le premier secrétaire de la Rose a estimé que «c'est cette polarisation artificielle qui a faussé les plus récentes élections au Maroc en créant un déséquilibre entre les partis politiques». Pour lui, «il faut nécessairement ouvrir un dialogue pour aller dans le sens d'une révision de l'article 47 de la Constitution, en vue de mieux préciser la notion du ''parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants''». Car, ajoute-t-il, «la carte politique du Maroc ne doit pas rester otage d'un seul parti, pour la simple raison qu'il a été classé premier, mais non majoritaire, lors des élections législatives». Pour Driss Lachgar, «la démocratie, c'est aussi (…) la recherche, coûte que coûte, des équilibres politiques». Un «point cardinal qu'ignorent aussi bien le Parti de la justice et du développement, que son secrétaire général et actuel chef du gouvernement», confie-t-il à Assabah, cité par Le360. Le premier secrétaire de l'USFP s'est également dit «contre tout remaniement au sein de l'actuel gouvernement», annonçant au passage qu'il ne sera pas candidat pour un 3e mandat à la tête de sa formation politique.