Accompagné du président du Conseil national, Chiba Maaelaïnine, le secrétaire général de l'Istiqlal a rendu jeudi visite à l'ex-leader de gauche, membre de l'Armée de libération nationale dans le Sud, Bensaïd Aït Idder. Si aucune communication officielle par rapport aux discussions entre les trois hommes politiques ne sera rendue publique, des sources Istiqlaliennes assurent à Hespress FR que la rencontre rentre dans le cadre de l'enquête diligentée par le parti au sujet des événements survenus dans le Rif entre 1958 et 1959. L'Istiqlal continue de mener son enquête par rapport à la présumée implication de ses membres dans les tragiques événements survenus dans le Rif au lendemain de l'Indépendance. Cette mission a été confiée au président du Conseil national du parti, Chiba Maaelaïnine suite à son élection en avril 2017. « Se rendre au domicile de l'ex membre du parti et de l'Armée de libération nationale dans le Sud revêt une importance particulière pour l'avancement de l'enquête », confie à Hespress FR une source Istiqlalienne au fait de cette entrevue. « Bensaïd Aït Idder a présenté au secrétaire général et au président du Conseil national de certains documents de l'époque, à même de les éclairer sur certains éléments de l'histoire propre à cette période trouble et peu documentée« , a ajouté notre source. Membre de l'Istiqlal avant de se rendre dans le sud pour faire partie de l'Armée de libération nationale qui s'est donnée comme tâche de poursuivre la lutte armée dans les provinces sahariennes, Mohamed Bensaïd Aït Idder est en effet le contemporain de plusieurs acteurs de premier plan dont la participation aux événements survenus dans le Rif entre 1958 et 1959 est avérée. Au cours d'une visite dans le Rif en juillet 2018, Nizar Baraka a affirmé l'intention de l'Istiqlal de fouiller dans les archives, afin de lever toute ambiguïté au sujet de l'implication de ses membres dans les tragiques événements survenus dans la région. Une mission qu'il a confiée au fraîchement élu président du Conseil national, Chiba Maaelaïnine. « Le parti est prêt à faire son autocritique et à formuler des excuses aux habitants s'il est prouvé que des membres du parti ont participé aux douloureux événements survenus dans la région« , avait-il notamment déclaré à cette occasion. « Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait un communiqué officiel rendant compte de cette visite parce que l'enquête est toujours en cours. Ce sont les résultats sur l'ensemble des éléments rassemblés par le président du Conseil national qui donneront lieu à un débat que nous espérons serein et responsable« , précise notre source au sein du parti. Rappelons que plusieurs zones d'ombre continuent d'entacher les événements survenus dans le nord marocain entre 1958 et 1959. Un ensemble de récits parfois contradictoires qui ne cessent d'alimenter la polémique entre différents acteurs du paysage politique actuel. A ce jour, le nombre de victimes, estimés à plusieurs milliers, reste l'un des indicateurs inconnus de cette période.