Le Palais du Luxembourg, siège du Sénat, l'un des joyaux architecturaux de France situé en plein cœur de Paris, a accueilli, jeudi soir, une rencontre de présentation de la 25ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées du Monde qui se tiendra du 14 au 22 juin sous le thème «Fès, à la confluence des cultures». La présentation de cette nouvelle édition du Festival de Fès des musiques sacrées du Monde, organisée sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, s'est déroulée en présence d'un parterre de personnalités françaises et marocaines du monde de la culture et de la politique, ainsi que de représentants de médias français et marocains. Présentant cet événement, le Président de la Fondation Esprit de Fès, Abderrafia Zouitene a souligné que le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde fête cette année un quart de siècle d'existence, «apportant sa contribution au fils des temps au dialogue des cultures et des religions, à mieux faire connaitre les valeurs du Maroc, un pays marqué par l'ouverture sur l'autre, par l'esprit de tolérance et d'accueil et par la richesse de son patrimoine matériel et immatériel». «Cette nouvelle édition revêt un aura unique, d'autant qu'elle coïncide avec le 20ème anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», a-t-il relevé, ajoutant que la programmation de cette année sera ainsi «exceptionnelle» et rassemblera plus de trente pays. «Plusieurs moments forts marqueront cette édition», a-t-il dit. « Ce festival a grandement contribué au dialogue des cultures et des religions », a confié Zouitene à la MAP, soulignant que la nouvelle édition « va célébrer le renouveau de la médina de Fès, une renouveau exceptionnel grâce à l'initiative du Roi qui a donné une impulsion décisive pour la restauration de cette cité millénaire ». En concomitance de cet événement, se tiendra, les 15 et 16 juin prochain, le Forum du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, «un moment fort d'échanges et d'interrogation dans un monde en pleine mutation», a dit Zouitene. Il traitera de la thématique «Fès, à la confluence des Cultures» et verra la présence de plusieurs écrivains, chercheurs, philosophes, penseurs.... Dialogue des cultures et des religions Pour le Directeur général du Festival de Fès des musiques sacrées du Monde, Driss Khrouz, le thème retenu pour les assises du Festival est «un hymne à la culture, à la musique et à la ville de Fès qui porte ce magnifique événement (qu'est son Festival), depuis un quart de siècle». Khrouz a expliqué que ce Forum est «une traduction, en termes de rencontres et de conférences, de la richesse du débat qui a lieu durant le festival et qui se déroule cette année sous la thématique de la confluence des cultures (…). Durant le Forum, nous essayons de montrer à travers le croisement des disciplines et des expériences que Fès porte cette diversité, cette complexité de l'articulation des cultures». Alain Weber, directeur artistique du Festival, a confié à la MAP, que le Festival des musiques sacrées de Fès, né il y a 25 ans dans un contexte d'ouverture, était «une révolution à l'époque» et «cela on l'oublie souvent !». Il a souligné, dans ce contexte, que le Maroc a été le premier, dans le monde arabo-musulman, à tenir ce dialogue des cultures et des religions, qui est la devise du Festival. Selon lui, le Festival de Fès « est une preuve de bon sens ; une preuve que l'humanité, avec ses valeurs, existe encore ». Le Festival signe également que «le Maroc est réellement le carrefour des civilisations. C'est le seul pays voire l'unique pays qui peut se prévaloir d'une multitude et d'une diversité des cultures : berbère, arabe, juive et chrétienne». Un moment à forte charge symbolique pour le Royaume Dans son intervention, l'Ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa a indiqué que le Festival de Fès des Musiques sacrées du monde, qui fête 25 années d'existence, est resté «fidèle à son ADN : promouvoir, par la musique, le dialogue des cultures et des religions ; promouvoir le respect de l'autre et montrer combien la spiritualité nous rapproche et renforce les valeurs de tolérance et d'ouverture». L'ambassadeur du Maroc a souligné que cette 25ème édition du Festival de Fès coïncide avec le 20ème anniversaire de l'accession du Roi Mohammed VI au Trône. «C'est un moment à forte charge symbolique pour le Royaume. Sa Majesté le Roi a fortement œuvré pour que la culture soit au cœur du développement du pays», a souligné Benmoussa. «Sa Majesté le Roi, de par Son statut de Commandeur des Croyants a veillé à la protection des religions et au dialogue interreligieux. Le Souverain attache également une importance particulière à la préservation du patrimoine matériel et immatériel des Fès, la capitale spirituelle du Royaume. Fès connue comme la ville du Savoir et comme un lieu de brassage de populations de différentes régions, religions ou catégories sociales», a encore dit Benmoussa. Pour sa part, la vice-présidente du groupe interparlementaire d'amitié France-Maroc, Catherine Dumas a salué la haute facture du Festival de Fès des musiques sacrées du Monde qui est «une exhortation à la culture et à sa force d'union». «Lieu d'échange et de dialogue, le festival, devenu un lieu de création et de rencontre entre l'Orient et l'Occident, le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, célèbre la diversité et la tolérance, combien nécessaire dans un monde agité», a-t-elle affirmé. Le Festival, «lieu de paix et de chance pour la démocratie», se déroule au Maroc, ce pays ami de la France et «îlot de stabilité dans son espace régional agité», a affirmé Mme Dumas, qui a tenu à rendre hommage au Roi Mohammed VI qui a «profondément changé le Maroc». Hymne à la paix et à la tolérance Elle a également salué les relations fortes entre la France et le Maroc. «La France ambitionne de nouer un partenariat encore plus fort et plus solide avec le Royaume du Maroc qui aspire à devenir «un hub» entre l'Afrique et l'Europe», a-t-elle affirmé. Cette rencontre de présentation a été marquée par la projection d'un film livrant un aperçu du Festival qui se veut un hymne à la paix et à la tolérance. Pour fêter comme il se doit un quart de siècle de vie, le Festival de Fès des Musiques sacrées du Monde a fait le choix d'une programmation musicale exceptionnelle et des moments forts. Cette programmation comprend le World Youth Orchestra, symbole de paix et de dialogue, avec l'ensemble andalou de Fès, Sami Yousuf, un des plus grands chanteurs soufi nommé par le Time Magazine, la grande nuit du Flamenco avec José Merce et Tomatito, Marcel Khalifa, ainsi que des chants et danses rituels des femmes de Cuba. Au menu figurent également l'Art du Muwashah d'Alep et les chants sacrés de Perse, Carlos Nunez, maître de la cornemuse Gaïta et l'ensemble traditionnel d'Oujda Espagne-Maroc, outre l'ouverture qui sera marquée par une création unique intitulée « Fès, Mémoire du Futur ».