Les marchandises en provenance d'Europe vers le Maroc devront dorénavant passer à travers le port de Béni Ensar, à Nador, afin d'être dédouaner à l'importation au sein du royaume. Cette situation déplait aux commerçant du préside occupé de Melilla, qui ont d'ailleurs saisi le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et la chancelière allemande, Angela Merkel afin de trouver un dénouement pour leurs affaires, alors que le Maroc « est en train de souffrir de la pression des flux migratoires de l'Afrique subsaharienne ». Selon le site espagnol, El Confidencial, les autorités marocaines n'auraient en aucun cas contacté les autorités de la ville afin de discuter de la décision de fermer le point de passage de Melilla. D'après le site, une dizaine de transporteurs seraient bloqués au niveau de l'une des trois voies d'accès au Maroc de Melilla. Et de poursuivre qu'afin de faire baisser la tension, Abdenbi Bioui, directeur des douanes et le président de la région marocaine de l'Oriental, aurait proposé aux opérateurs économiques de la ville une réduction de 30 % sur les tarifs de transit s'ils déchargeaient les marchandises dans le port de Béni Ensar. Les commerçants de la ville montent au créneau D'après El Confidencial, Margarita López Almendáriz, présidente de la Confédération des entrepreneurs de Melilla, a écrit une lettre au premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, afin de l'alerter sur les répercussions de la fermeture du point de passage sur l'économie de la ville. Almendáriz a ainsi déclaré : « il y a des transitaires, des agents des douanes et d'autres sociétés spécialisées qui sont responsables de cette tâche et s'il n'y a pas de douane, ils vont tous perdre des clients et des entreprises jusqu'à ce qu'ils doivent licencier des employés ». Selon les chiffres du ministère espagnol du Commerce et de l'Industrie, les exportations ont été réduites de 37,9 % et les importations de 53,4 % par rapport à la même période de 2017. Le mois de mai a été le mois le plus pénalisé avec des ventes au Maroc de 3,1 millions d'euros, moins de la moitié du même mois de 2017. Le commerce entre le Maroc et le préside occupé de Melilla serait ainsi dans une chute libre, la situation est loin de prendre fin. Merkel et Sanchez à la rescousse ? Les deux responsables ont plaidé pour une plus grande implication financière dans le Fonds fiduciaire pour l'Afrique, d'où proviennent les fonds dédiés au Maroc pour contrôler ses frontières. La décision du Maroc concernant le principal poste-frontière entre les deux pays intervient dans le cadre d'une initiative dont le but est de développer l'activité commerciale du port de Béni Ensar dans la région de Nador. Selon un avis partagé par l'Administration des Douanes et Impôts indirects au siège de Beni Ensar, et dont Hespress FR détient des copies en français et en espagnol, seules les marchandises commerciales arrivant à travers ledit port seront éligibles pour un dédouanement à l'importation. Angela Merkel et Pedro Sanchez se sont réunis, le 11 août à Sanlúcar de Barrameda, en Espagne, afin de discuter des moyens de renforcer la coopération avec le Maroc en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Le Maroc étant un Hub qui sert de point de passage pour de nombreux clandestins subsahariens qui rêvent d'un meilleur avenir en Europe. En effet, plus de 23 000 migrants sont arrivés par la mer en Espagne depuis le début de l'année, selon le dernier bilan de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les représentants de la Plateforme d'entrepreneurs de Melilla ont décidé pour leur part de faire appel à Merkel, via un post sur Twitter, afin d'intervenir au sujet de la réouverture du principal poste-frontière entre l'Espagne et le Maroc à Melilla, et ce dans le souhait de reprendre l'activité économique. En @elconfidencial: Marruecos cierra unilateral y definitivamente la aduana de Melilla https://t.co/fHVaeXXLpZ @PlataformaMl pide ayuda a @AngelaMerkeICDU para solucionar el gravisimo problema.@elmundoes @elpais_espana @abc_es @larazon_es — Empresarios Melilla (@PlataformaMl) August 11, 2018 Il est à noter qu'un accord signé, le 6 août, entre les deux pays, en vertu duquel l'Espagne s'engage à « reprendre » les migrants arrivant en Allemagne, mais ayant déjà été enregistrés en Espagne au sein des bases de données européennes.