En visite dans la 5ème région militaire du pays ce mardi 30 avril, le général de corps d'armée, chef d'état major, Ahmed Gaid Salah a fait preuve encore une fois de sa détermination à engager des poursuites judiciaires contre toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption. Le nouvel homme fort d'Alger, qui aurait résisté à Saïd Bouteflika le frère de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, a consacré la majeur partie de son discours à ces cas de corruption, en les qualifiant de « dossiers lourds » et de « montants élevés ». « Nous allons nettoyer le pays de la corruption et des corrupteurs » a indiqué le vice-ministre de la Défense nationale, ajoutant par ailleurs que l'armée disposait d'informations vérifiées sur des affaires de corruption. En ce sens, il a appelé la justice à accélérer la cadence dans sa lutte contre la corruption, à présent que des dossiers chauds dont il a « personnellement » pris connaissance, ont été remis entre les mains de l'appareil judiciaire. L'application stricte de la Constitution et le démantèlement des bombes Concernant les 2B restants, le président par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bédoui, dont la rue réclame le départ, Ahmed Gaid Salah a réitéré son « attachement » au respect de la Constitution algérienne, et ce malgré les appels des manifestants à privilégier une transition purifiée des anciennes figures du pouvoir. De ce fait, il est fort à parier que les deux hommes se maintiendront à la tête du gouvernement jusqu'aux nouvelles élections présidentielles. Ainsi, « (…)dans le respect de la Constitution et des institutions de l'Etat, il nous incombe d'œuvrer à réunir les conditions idoines pour l'organisation des élections présidentielles le plutôt possible, du fait qu'elles constituent la solution idéale pour sortir de la crise » a déclaré le chef d'Etat major qui cherche à respecter les étapes de la transition annoncées, soit des élections présidentielles le 4 juillet prochain. Mais, en utilisant les termes « le plus tôt possible » pour parler des élections présidentielles, le message de Gaid Salah laisse penser à une échéance plus rapide, de peur de voir la crise algérienne s'enliser, car, la rue est bien décidée à sortir tous les vendredi pour mener sa révolution démocratique. Enfin, Gaid Salah s'est adressé aux « bombes à retardement » implantées dans plusieurs institutions de l'Etat. Il a insisté sur son intention de les « démanteler ». « Ces individus-là, qui ont intentionnellement causé cette crise sont ceux-là même qui tentent aujourd'hui d'infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise », a-t-il déclaré. Alors que le chef d'état major de l'Armée nationale populaire (ANP), livrait son discours depuis la 5ème région militaire, celle de la Wilaya de Constantine, les étudiants, le fer de lance de la contestation populaire, menaient leur manifestation dans la calme, réclamant le départ définitif des tenants du système algérien et l'engagement du pays vers une véritable transition.