Après la destitution du président soudanais Omar El Béchir, c'est le général Awad Benawf, ministre de la Défense et vice-président soudanais, qui a été nommé à la tête du Conseil militaire de transition, décidé par l'armée la veille, à la suite d'un mouvement de contestation datant de plus de quatre mois. Jeudi 11 avril, des millions de soudanais étaient retenus en haleine avant l'annonce de l'armée. Les programmes de télévision ont été arrêtés pour faire passer une « annonce importante » du corps de l'armée. Après de longues heures d'attente, le général Awad Benawf apparaissait sur les écrans pour annoncer la destitution officielle d'Omar El Béchir, président du Soudan pendant 30 ans. Ce même homme, qui a annoncé la nouvelle, a de plus déclaré que la transition sera assurée par l'armée à travers un Conseil militaire de transition. Jeudi au soir, Awad Benawf, 62 ans, est nommé à la tête du Conseil militaire de transition qui doit assurer la transition politique au Soudan pendant deux ans. A ses côtés, siégera le général Kamal Abdelmarouf en tant adjoint du Conseil. Le chef d'Etat-major de l'armée et membre du parti du Congrès, au pouvoir pendant tout le « règne » d'Omar El Béchir, s'est donc placé en l'homme fort du Soudan, le remplaçant de l'un des président africain ayant effectué les plus longs mandats. Tout comme son prédécesseur, il succombe à la tentation du coup d'Etat qui avait placé Omar El Béchir à la tête du pays en 1989. Dès l'annonce de la mise en place d'une transition assurée par les militaires, les leaders du mouvement de contestation ont rapidement publié un communiqué appelant au maintien des manifestations, rejetant le fait que les mêmes figures du pouvoir soient reconduites à la tête de l'Etat. Vendredi, une réunion à huis clos sur le Soudan doit avoir lieu au Conseil de Sécurité sur un appel commun des Etats-Unis et quatre autres pays membres de l'Union Européenne.