Les travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l'Union Africaine (UA) au processus politique des Nations Unies sur le différend régional au sujet du Sahara marocain, ont été ouverts, ce lundi à Marrakech, avec la participation de 37 pays africains issus des cinq sous-régions du Continent. Cette Conférence vise à exprimer le soutien à la Décision Assembly/AU/Dec.693 (XXXI), adoptée lors du 31ème Sommet de l'UA, tenu les 1 et 2 juillet 2018 à Nouakchott (Mauritanie). Une décision qui réaffirme l'exclusivité des Nations Unies dans l'examen du différend régional au sujet du Sahara marocain. La Décision 693 sur le rapport du Président de la Commission sur la question du Sahara a « établi un mécanisme africain comprenant la Troïka de l'Union Africaine à savoir les Présidents sortant, en exercice et entrant de l'UA, ainsi que le Président de la commission, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations Unies ». Elle a consacré la primauté du processus onusien dans la gestion de la question du Sahara, en excluant tout processus parallèle. Malgré cette avancée décisive qui installe un climat de sérénité au sein de l'UA, certaines actions cherchent à contrarier l'esprit et la lettre de la Décision 693. En effet, la rencontre de Marrakech intervient au moment où l'Afrique du sud accueille aussi, aujourd'hui et demain, une conférence appelée « l'Organisation de développement de l'Afrique australe (SADC) de solidarité avec le Sahara occidental et de soutien au droit du peuple sahraoui à l'indépendance et à l'autodétermination ». La SADC compte 16 Etats membres: Afrique du Sud, Angola, Botswana, Comores, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Namibie, Maurice, la République démocratique du Congo et les Seychelles. Selon la ministre sud-africaine des relations internationales et de la coopération, Lindiwe Sisulu, « la conférence constituerait une étape importante pour mobiliser et apporter un soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance ». La quête de suprématie continentale A Pretoria, tous les moyens sont, donc, mis en œuvre pour encourager le séparatisme et l'émiettement de l'Afrique, appelée à faire face à d'autres défis autrement plus graves et plus importants pour son devenir. L'Afrique du sud est épaulée dans cette manoeuvre par l'Algérie, en pleine perturbation sociale et politique, et qui, bien évidemment, s'y projette corps et âme. Alger continue d'afficher une étourdissante volonté de maintenir le statu quo, pour gêner le Maroc et continuer de soutenir ses amis du polisario. Pour Mohamed Benhammou, président du Centre Marocain des Etudes Stratégiques (CMES), ce qui se passe à Pretoria « est une tentative, aussi bien algérienne que sud-africaine, de réanimer le polisario, c'est beaucoup plus une séance de réanimation qu'autre chose. D'autant plus que le front séparatiste connaît une vague de défections et une crise interne profonde, outre la situation explosive dans les camps de Tindouf ». Il souligne que l'Afrique du Sud « se retrouve devant un Maroc devenu un grand acteur de développement et d'investissement, mais aussi de stabilité sur le continent africain. Il la gêne, elle aussi, dans sa quête de suprématie continentale, et elle se retrouve à son tour dans une position de compétition qu'elle cherche à transformer par un soutien de plus en plus aveuglé à la cause séparatiste ». La tenue de cette Conférence de Marrakech s'inscrit ainsi dans la vision sage et éclairée des Etats africains en vue du renforcement de l'unité du Continent et du rejet de toute tentative de le dévier de ses priorités urgentes en matière de développement humain durable, d'intégration régionale et de prospérité de ses citoyens. L'objectif du Maroc est donc de rassembler et d'unir autour du respect de l'esprit et de la lettre de la décision de Nouakchott, en évitant la cristallisation de divisions internes pouvant compromettre la résolution du conflit régional et nuire à la stabilité, la cohésion et l'efficacité de l'Organisation. .