Les participants à la première édition de la Rencontre annuelle de la femme ingénieure au Maroc, tenue samedi à Casablanca, ont mis en avant le potentiel et le leadership féminin dans le secteur de l'Industrie et plaidé pour une égalité des chances en matière de développement professionnel. Cet événement, qui fête la réussite de la femme marocaine dans les domaines de l'économie, de l'industrie et du partenariat, a été ainsi l'occasion pour les différents intervenants de souligner l'importance du rôle que joue la femme ingénieur dans le développement du pays. « Nous célébrons aujourd'hui des femmes ingénieures qui ont trouvé leur place dans l'industrie, un milieu qui peut paraître hostile et non attractif pour la gente féminine », a dit Samia El Hanchi, secrétaire générale du Club des femmes ingénieures de l'Ecole Mohammadia des ingénieurs (CFIE), lors de la séance inaugurale de cette rencontre. « Nous avons des modèles réussis, mais il est nécessaire de fournir davantage d'efforts pour instaurer l'égalité des chances et la méritocratie, ainsi que pour créer un environnement favorable à la femme ingénieure afin qu'elle puisse donner et réaliser le maximum de son potentiel », a-t-elle soutenu. En effet, a poursuivi Mme El Hanchi, les statistiques montrent qu'il existe encore de la disparité en termes des chances d'évolution de carrière. S'agissant du choix de la thématique de cette rencontre, la secrétaire générale du CFIE a précisé que l'objectif est de casser le stéréotype genre sur le métier d'ingénieur, tendre la main vers les entreprises et les décideurs pour réfléchir ensemble à des solutions concrètes à même d'améliorer la place de la femme ingénieure. De son côté, le président de l'Association des ingénieurs de l'Ecole Mohammadia (AIEM), Abed Chagar, a souligné que l'ingénierie est un domaine que la femme marocaine a investi largement et a démontré qu'elle peut rivaliser avec l'homme, en témoigne les postes de responsabilité occupés par les femmes ingénieures notamment au gouvernement, dans les banques et l'enseignement supérieur. Pour sa part, la représentante Pays de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Hanan Hanzaz, a présenté le programme d'autonomisation des femmes pour un développement industriel inclusif et durable dans sept pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), dont le Maroc. « Nous avons achevé, en mai 2018, la première phase de ce projet, dont les bénéficiaires sont les associations des femmes entrepreneurs et porteuses de projets, visant à renforcer l'inclusion économique des femmes et créer les conditions propices pour une croissance inclusive et durable libérant le potentiel entrepreneuriale des femmes », a-t-elle précisé. Au Maroc, « nous avons collaboré avec l'Association des Femmes Chefs d'Entreprises du Maroc (AFEM) et le ministère de l'Industrie. Nous avions trois objectifs, macro (renforcer le dialogue public-privé pour favoriser les réformes sur l'entreprenariat féminin), méso (renforcer les capacités des associations nationales des femmes entrepreneures) et micro (faciliter les partenariats d'affaires et l'accès au financement pour les projets portés par les femmes) », a relevé Mme Hanzaz.