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Dysmorphophobie : Jamais sans mon filtre Snapchat !
Publié dans Hespress le 06 - 08 - 2018

Les gens ont de plus en plus les yeux rivés sur leurs smartphones, ils passent toute leur journée sur les réseaux sociaux à créer des « stories » tout en ayant recours aux filtres qui « corrigent les défauts ».
Les internautes sont devenus obsédés par ces filtres qui leur donnent une autre image et une meilleure réflexion de soi. Une image conforme aux normes que la société occidentale impose bon gré mal gré.
Ces filtres qui pourraient paraître anodins prennent en effet d'autres dimensions, et peuvent entraîner des complexes chroniques voire même une Dysmorphophobie (une maladie psychique qui peut entraîner une honte et une culpabilité de tout le corps).
Selon la revue Web Journal of the American Médical, de plus en plus de personnes aux Etats Unis et au Royaume Uni s'adonnent à la chirurgie esthétique pour rester harmonieux avec l'image qu'ils se sont construit sur Instagram, Snapchat, ou tout autre application de retouches d'images.
Des yeux plus grands voire même exorbitants, une peau sans imperfections, un nez plus fin sont, entre autres, les critères que cette catégorie cherche dans un cabinet de chirurgie, des critères imposés d'emblée par ces applications, qui représentent une chirurgie virtuelle, ou plutôt un premier pas vers une chirurgie réelle.
Si avant, cette obsession était propre aux stars, actuellement elle concerne tout le monde.
Des critères de beauté stéréotypés et racistes
Selon certains spécialistes cette obsession, et cette image « irréellement parfaite » pourrait pousser les gens à oublier leur vraie image, ce qui pourrait engendrer un choc ou un trouble psychique et existentiel.
Non seulement ces applications poussent les internautes à ressentir une certaine répugnance de soi, mais elles véhiculent une image stéréotypée de la beauté de la femme, pire, elles confirment la supériorité de certaines « races» sur d'autres , selon le site Mashable qui a publié un article sur ces critères de beauté. Ces filtres « disent aux Afro-américaines et Polynésiennes que leur nez est trop gros, disent aux Asiatiques que leurs yeux sont trop petits, et disent à toutes les femmes que leur visage devrait être plus mince »
Que ces personnes passent à l'action (se faire opérer) ou pas , ce phénomène fait sombrer les internautes, la gent féminine en particulier, dans des critères de beauté très pesants, qui risquent de perdurer et de prendre de l'ampleur avec la multitude de ces applications qui s'immiscent dans notre quotidien.


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