Après des années de conflit et de guerre civile, ayant fait des dizaines de milliers de morts et de déplacés, les Soudanais vont pouvoir jouir d'une paix tant attendue après la signature, dimanche 5 août à Khartoum, par le gouvernement de Juba et les rebelles du Soudan du Sud, d'un accord final sur le partage du pouvoir. Ainsi, Salva Kiir sera président et Riek Machar, vice-président dans un gouvernement d'unité nationale composé de 35 ministres: 20 du groupe de Salva Kiir et 9 de celui de Riek Machar, alors que le reste représente les autres groupes. La cérémonie de signature s'est déroulée en présence du président soudanais Omar el-Béchir, et de ses homologues du Kenya, d'Ouganda et de Djibouti. Intervenant à cette occasion, le président Salva Kiir a appelé « tout le monde, en tant que dirigeant du Soudan du Sud, à ce que cet accord que nous avons signé aujourd'hui soit la fin de la guerre et du conflit dans notre pays ». Pour sa part, Riek Machar, a affirmé qu'à avec cette signature « nous célébrons, pas seulement au Soudan du Sud, mais dans le monde entier ». Kiir et Machar avaient déjà convenu le 7 juillet d'instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Les deux camps avaient ensuite signé le 25 juillet un accord « préliminaire » sur le partage du pouvoir, finalisé dimanche. Début du conflit Le début du conflit remonte à 2011, date du référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15 janvier. Le Soudan du Sud a fait sécession de la République du Soudan le 9 juillet 2018. Mais malgré la reconnaissance immédiate de l'Etat par la communauté internationale, des litiges subsistent quant au tracé définitif de la frontière. Dès lors, le Soudan du Sud est devenu indépendant du Soudan en 2011, mais la guerre civile a éclaté deux ans plus tard entre le gouvernement dirigé par M. Kiir et un mouvement rebelle dirigé par M. Machar. Dès 2013, le Soudan du Sud sombre dans une guerre civile particulièrement sanglante entre partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar. Alimenté par des rivalités personnelles et ethniques, le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, a déplacé un quart des 12 millions d'habitants du Soudan du Sud et a ruiné son économie qui repose fortement sur la production du pétrole brut. Termes du nouvel accord Sur le plan gouvernementale: Nomination pour trois ans de Machar comme vice-président, et de quatre autres vice-présidents, la formation d'un gouvernement de 35 membres, dont 20 de Kiir, neuf de Machar, ainsi que l'élargissement du parlement à 550 membres, dont 332 loyaux à Kiir et 128 à Machar. Sur le plan économique: Enrichissement économique, en achelinant le pétrole de la région de Wahda au Soudan à partir du 1er septembre. « Un de nos objectifs est la nécessité de sauver l'économie du Soudan du Sud parce qu'elle a atteint un niveau d'effondrement », a déclaré le Président soudanais, Omar Al-Bachir à la télévision nationale du Soudan. Sur le plan social: Plus de respect des droits de l'Homme et renforcement de l'unité sociale. « Nous devons accepter que la guerre interne n'a aucun sens et nous a imposé des souffrances à nous et à nos familles et a tué des centaines de jeunes hommes et femmes, détruit notre économie et nous a laissés divisés ». A déclaré M. Kiir.