Cela a commencé à l'ambassade de Jordanie à Rabat, pour finir au Parlement, et en fin de compte, susciter une mise au point en bonne et due forme de la représentation diplomatique. Une Marocaine, du nom de Mounia Semlali, et qui se trouve être une responsable du programme justice des genres de l'ONG Oxfam au Maroc, se voit refuser le visa d'accès en territoire jordanien pour faute de mahram. Autrement dit, elle n'est pas accompagnée d'un homme de sa famille : « son époux ou un autre qu'elle ne pourrait pas épouser ». Scandalisée, la jeune femme, 36 ans, a beau présenter toutes les pièces nécessaires, c'est un refus catégorique qu'elle essuie. Le député FGD, Omar Balafrej se saisit de l'affaire et adresse une question écrite au chef de la diplomatie marocaine, dans laquelle il souligne qu'en raison de ces « considérations », la jeune femme a été « empêchée d'assister à des événements professionnels en Jordanie ». Il rappelle que l'ambassade en question « a déjà réservé le même traitement à d'autres Marocaines», estimant qu'il s'agit là d' »une humiliation pour les Marocaines et une atteinte aux normes internationales relatives aux droits de l'Homme ». Après le tollé soulevé par cette affaire, l'ambassade de Jordanie à Rabat réagi, via une déclaration du chef de la mission diplomatique, Hazim Al Khateb Attamimi, qui a affirmé que « les procédures pour l'octroi du visa d'entrée en Jordanie aux citoyens marocains, toutes catégories confondues, n'ont subi aucune modification ». Revenant sur ce qui a été relayé sur des sites électroniques et des réseaux sociaux concernant l'interdiction des ressortissantes marocaines âgées de 18 à 35 ans d'entrer au territoire jordanien, Attamimi a fait savoir, dans un entretien à la MAP, que les procédures d'octroi de visas « sont appliquées depuis de nombreuses années et n'ont subi aucune modification ». Et d'expliquer que l'octroi de visas d'entrée, comme c'est le cas dans plusieurs pays du monde, « est régi par des dispositions réglementaires liées à la légalisation et à la protection du marché du travail en Jordanie », et que ces procédures tendent parfois « limiter ou restreindre l'entrée de certaines tranches d'âge, et ne pas les interdire ». La Jordanie n'empêche pas « les citoyennes marocaines d'entrer sur son territoire, à condition de se soumettre aux mesures réglementaires visant à préciser le lieu de travail ou à indiquer le motif de la visite », a-t-il dit. Le diplomate a même plaidé pour une facilitation de « la mobilité et le mouvement des citoyens des deux pays, en vue de la suppression, de façon définitive, des conditions d'obtention du visa entre les deux pays frères ».