L'influent Carlos Ghosn, ex patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a démissionné, dans la soirée de mercredi 23 janvier, de Renault, le seul fauteuil de PDG qui lui restait après que Nissan et Mitsubishi l'aient démis de ses fonctions en marge du scandale de malversation dans lequel il est impliqué au Japon. Depuis Davos, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, a annoncé le « départ » jeudi 24 janvier du patron de Renault qui a envoyé sa démission à Philippe Lagayette (l'administrateur déférent de Renault). Lagayette « a reçu hier soir la lettre de démission de Carlos Ghosn », a déclaré le ministre français, qui s'est félicité d'un « nouveau départ » pour l'alliance formée avec Nissan et Mitsubishi ainsi que pour Renault qui doit à présent nommer un remplaçant pour Carlos Ghosn, l'éminent patron de l'alliance qui en fait la première mondiale. Pressentis pour prendre ce rôle, un tandem composé de Thierry Bolloré et de Jean-Dominique Sénard devrait prendre les rennes du constructeur français. Bolloré qui a rejoint Renault en 2012, a assuré l'intérim de Carlos Ghosn depuis son arrestation au Japon et Dominique Senard réputé pour être un patron social, a le soutien du gouvernement français qui détient 15% de Renault. « Oui, M. Senard fera, à notre sens, un excellent président pour Renault si le conseil d'administration décide de le nommer », a affirmé Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse en marge du Forum économique de Davos. Si le duo devait être confirmé lors de du conseil d'administration qui doit avoir lieu dans la journée, Thierry Bolloré, 55 ans, devrait prendre la direction générale et Jean-Dominique Senard, patron de Michelin, 65 ans, devrait prendre la présidence du conseil d'administration. Après la nomination du ou des nouveaux patrons, il restera à mettre un nom sur le président de l'alliance enregistrée aux Pays-Bas, une fonction qu'occupait Carlos Ghosn jusqu'ici. La tâche s'annonce compliquée, car un bras de fer est engagé entre les deux partenaires malgré ce que veut montrer Nissan qui a dit via son patron Hirito Saikawa que l'alliance n'était « pas en danger ». Pour rappel, Renault détient 43% de Nissan, et Nissan détient 34% de Mitsubishi et 15% de Renault sans droit de vote, ce qui met le pouvoir dans les mains du constructeur français et cela en dépit du chiffre d'affaire plus important côté japonais.