La Tunisie s'est arrêtée de fonctionner jeudi 17 janvier, pour protester et réclamer des augmentations salariales. La grève générale, qui durera 24 heures, concerne tous les acteurs du secteur public du pays. Emmenés par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), les fonctionnaires et les employés du secteur public ont paralysé la Tunisie en ce quatrième jour de la semaine. Réclamant une revalorisation de leurs indemnités, ils ont défilé dans les principales artères de Tunisie drapeaux à la main scandant différents slogans jusqu'à arriver au QG de la centrale syndicale où Noureddine Taboubi le secrétaire général de l'UGTT a prononcé un discours pour haranguer les troupes. « Ne sous-estimez pas le peuple Tunisien » a lancé à plusieurs reprises le secrétaire général de l'union du travail, qui avait auparavant rencontré le président de la République tunisienne Béji Caid Essebssi. L'homme fort du syndicat n'a pas manqué de parler durant son discours des prochaines échéances électorales qui devraient avoir lieu courant 2019. Alors que la grève devait être avortée suites aux multiples négociations entre le gouvernement Chahed et le syndicat, elle a été maintenue à la dernière minute mercredi pour signifier l'échec des pourparlers et le refus des propositions du gouvernement jugées pas à la hauteur. Mercredi au soir, le chef du gouvernement Youssef Chahed a indiqué dans une déclaration télévisée que l'état des finances publiques ne permettait pas de s'aligner sur les revendications de l'UGTT et que, malgré tout, le dialogue resterait ouvert après la grève. Jeudi, le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Hfaidh Hfaidh, a annoncé qu'une plainte sera déposée dès vendredi pour une « ordonnance gouvernementale » qui a été introduite auprès de certains fonctionnaires de ministères et institutions publiques le même jour de la grève, a indiqué le site Tunisienumérique. Selon la même source, Hfaidh Hfaidh a déclaré que la décision du gouvernement Chahed était « illégale, hâtive et convulsive ».