Le tribunal de première instance de Témara a poursuivi, ce jeudi, l'examen du dossier dans lequel la jeune femme prénommée Chaïmae est poursuivie aux côtés de trois autres individus. dans l'affaire désormais largement médiatisée sous le nom de « dossier du Caïd de Témara ». Lors de l'audience, les quatre prévenus ont été présentés devant la formation judiciaire du tribunal. Les avocats des deux parties ont profité de cette comparution pour soulever un ensemble de points relatifs au dossier, au premier rang desquels figure la controverse autour du certificat médical délivré au Caïd, dont la durée a été fixée à trente jours. Dans son intervention, l'avocat du caïd a tenu à clarifier un point jugé essentiel. « Pour rétablir les faits, il convient de préciser que le certificat médical en question accorde au caïd un repos de 30 jours, et non une incapacité (ITT), comme cela est répandu à l'intérieur du tribunal et au-delà », a-t-il affirmé. L'avocat a ensuite expliqué que ce document médical a été délivré suite à ce que son client a subi de la part d'une femme, en public, et dans un environnement social marqué par une forte domination masculine. Selon lui, le certificat fait état d'un état dépressif chez l'agent de l'autorité, soulignant à ce sujet que « la santé mentale et psychologique doit être considérée comme prioritaire, parfois même plus que la santé physique. Dès lors, ce certificat ne peut faire l'objet d'un recours incident ». Dans le même élan, le défenseur du Caïd a vivement critiqué ce qu'il a qualifié de « tentative des accusés de s'adosser à l'opinion publique pour influer sur le cours de la procédure judiciaire », qualifiant cette attitude d'« inacceptable au regard du droit ». Il a insisté que « le dossier doit être tranché au sein du tribunal, et nulle part ailleurs ». Pour leur part, les avocats des quatre mis en cause, y compris la jeune Chaïmae, ont demandé à contester la validité des deux certificats médicaux versés au dossier, celui du caïd ainsi que celui d'un membre des Forces auxiliaires, lui aussi désormais impliqué dans cette affaire. Les avocats de la défense ont réclamé que ces documents soient purement et simplement écartés des pièces officielles du dossier. Toujours dans le cadre de leurs demandes, les avocats ont insisté pour que la jeune femme, poursuivie pour « outrage à un fonctionnaire public dans l'exercice de ses fonctions », puisse bénéficier d'un suivi médical approprié. Ils ont plaidé pour qu'elle soit examinée par une gynécologue spécialisée — et non par une généraliste —, après avoir signalé qu'elle avait été victime d'un épisode de saignement. À noter que le caïd concerné par cette affaire n'a pas assisté à l'audience de ce jeudi, laquelle a été marquée par l'interrogatoire des quatre accusés. Durant cette session, le représentant du ministère public a cherché à obtenir de chacun d'eux des réponses précises sur les circonstances entourant cette affaire, qui a mobilisé l'attention de l'opinion publique au cours des deux dernières semaines. Enfin, bien que la défense ait sollicité un délai supplémentaire pour préparer son argumentaire, le tribunal a estimé que le dossier était suffisamment complet pour être mis en état de jugement dès aujourd'hui.