Répondant, lundi 14 janvier, à une menace directe du président américain Donald Trump sur Twitter, la Turquie reste ferme sur ses positions concernant les kurdes. Depuis quelques jours, surtout depuis que les Etats-Unis ont annoncé leur retrait militaire de Syrie il y a un mois de cela, la Turquie n'a pas tardé à menacer de lancer une offensive contre les kurdes de l'Unité de protection du peuple (YPG) – considérée comme une organisation terroriste selon Ankara-, ce qui n'a pas été du goût de Washington puisque, très vite le ton est monté entre les deux alliés de l'OTAN. Alors que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a tenté samedi, d'apaiser les tensions entre les deux alliés dont les relations sont tendues depuis 2016 mais qui se sont considérablement améliorées depuis l'affaire Khashoggi, Donald Trump quant à lui, s'est engagé sur son habituel discours de « sanctions économiques ». Une formule qu'il sort à tous les Etats qui ne se plient pas à ses volontés, notamment à l'Iran et la Chine. « Nous dévasterons économiquement la Turquie si elle frappe les Kurdes (…) De même, ne ne voulons pas que les Kurdes provoquent la Turquie », a tweeté le chef d'Etat américain, menaçant d'isoler, de « dévaster » économiquement Ankara si elle mettait à exécution son plan contre les Kurdes qui ont bénéficié des formations militaires des Américains en Syrie pour combattre l'Etat Islamique (EI). D'autre part, voulant ménager les deux, le président a également mis en garde les kurdes de ne pas « provoquer » Ankara. Starting the long overdue pullout from Syria while hitting the little remaining ISIS territorial caliphate hard, and from many directions. Will attack again from existing nearby base if it reforms. Will devastate Turkey economically if they hit Kurds. Create 20 mile safe zone…. — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 13, 2019 ….Likewise, do not want the Kurds to provoke Turkey. Russia, Iran and Syria have been the biggest beneficiaries of the long term U.S. policy of destroying ISIS in Syria – natural enemies. We also benefit but it is now time to bring our troops back home. Stop the ENDLESS WARS! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 13, 2019 La Turquie, qui cherche à éviter qu'une rébellion sectaire et séparatiste ne se déclenche sur ses frontières, a répondu directement au tweet de Donald Trump à travers le porte parole de la présidence, Ibrahim Kalin qui a déclaré : « M. @realDonaldTrump les terroristes ne peuvent pas être vos partenaires et alliés (…) Il n'y a aucune différence entre l'EI (…) et les YPG. Nous continuerons de les combattre tous ». Un peu plus tard, c'est le chef de la diplomatie turque qui déclare que la Turquie n'est pas « intimidée » par les menaces de sanctions économiques. « Nous (…) ne serons intimidés par aucune menace. Les menaces économiques ne mèneront à rien », a déclaré Mevlüt Cavusoglu ajoutant que la Turquie ne serait « pas contre » l'idée d'une « zone de sécurité » en Syrie. « La Turquie ne sera 'pas intimidée' par les 'menaces économiques' américaines en lien avec une milice kurde syrienne, a déclaré lundi le ministre turc des Affaires étrangères, ajoutant que son pays n'était « pas contre » l'idée d'une « zone de sécurité » de 20 miles (soit un peu plus de 32 kilomètres) en Syrie, une proposition évoquée par le président américain sur Twitter. Alors que ce weekend, les tensions semblaient s'être calmées entre Ankara et Washington depuis la conversation téléphonique entre les deux ministres des Affaires Etrangères, cette nouvelle escalade retardera sans doute le retrait des quelques 2.000 militaires américains de Syrie.