Le président américain Donald Trump a joué ses dernières cartes pour obtenir le financement de son projet de mur contre l'immigration clandestine. Depuis son bureau ovale, il a fait sa première allocution télévisée pour s'adresser à la nation et essayer de convaincre les Américains. Voyant son projet de mur anti-immigration plus proche de l'avortement que de la réalisation, à cause de la réticence des démocrates de lui allouer les quelque 5,7 milliards de dollars qu'il réclame, le président s'est livré à une sorte de plaidoirie axée sur les sentiments, jouant sur les cordes sensibles de son électorat. « C'est une crise humanitaire croissante, une crise du cœur et de l'âme », a-t-il dit, évoquant le sort d'enfants victimes des réseaux de passeurs, des femmes violentées, et la drogue passée par les frontières mexicaines qui gangrène les familles américaines. Le président n'a pas lésiné sur les moyens pour jouer son mélodrame tyrannisant les clandestins, selon lui des « criminels », alors que les chiffres sur la criminalité montrent que le taux de criminalité chez les Américains de souche est nettement supérieur. En s'adressant aux américains, il a défendu que ce fût « un choix entre le bien et le mal, c'est un choix entre la justice et l'injustice. Quand j'ai prêté serment, j'ai juré de protéger mon pays et c'est ce que je ferai toujours, à la grâce de Dieu ». S'attaquant aux démocrates, qui selon lui sont responsables du Shutdown, cette paralysie partielle de l'administration américaine qui dure depuis le 22 décembre, il a affirmé que « le gouvernement fédéral est paralysé pour une seule raison. Parce que les démocrates refusent de financer la sécurité à la frontière », a-t-il dit. https://t.co/Ft6FqQmYfI — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 9, 2019 Les démocrates ne veulent pas céder à Trump De leur côté, les démocrates, ont répondu que le président a « choisi la peur plutôt que les faits », c'est ce qu'a répété Nancy Pelosi, la nouvelle Speaker à la Chambre des représentants et Chuck Schumer, le chef de file des démocrates au Sénat. Soutenant depuis le début que le mur était inefficace et que ce n'était pas la bonne solution pour sécuriser les frontières américaines, les démocrates se sont tenus à leur version. Les négociations entre démocrates et républicains ce weekend n'ont pas donné satisfaction au président qui ne veut pas céder sur son projet de mur, transformé récemment en barrière de fer. Chuch Schumer, a montré la détermination des démocrates à ne pas céder aux caprices du président en déclarant que « le président des Etats-Unis ayant échoué à faire payer par le Mexique son mur non nécessaire à la frontière, et incapable de convaincre le Congrès ou le peuple américain de régler la facture, a paralysé le gouvernement. La démocratie américaine ne fonctionne pas comme cela. On ne gouverne pas par des crises de colère ». Mercredi, les dirigeants du Congrès, sur convocation du président, doivent se rencontrer pour un énième round de négociations à la Maison-Blanche. Certains républicains se disent prêts à faire des concessions et accepter une solution temporaire pour mettre fin au Shutdown. Il reste à voir lequel des camps va capituler en premier.