Les États-Unis rejettent les accusations de l'Algérie à l'encontre du MAK. Pour Washington, qualifier ce mouvement pacifique de terroriste relève d'une rhétorique sans fondement, révélatrice des dérives politiques du régime algérien. En matière de surenchère rhétorique, le régime algérien semble avoir atteint un sommet en continuant de classer le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) parmi les organisations terroristes. Cette décision, reconfirmée en 2023, fait sourire plus d'un observateur, tant elle manque de fondement. Le MAK, un mouvement pacifique qui milite pour l'autonomie de la Kabylie, n'a jamais été impliqué dans le moindre acte violent. Pourtant, Alger persiste à l'accuser de déstabiliser le pays et de menacer sa sécurité nationale. Dans le dernier rapport du Département d'Etat sur le terrorisme, Washington n'a pas gobé le discours algérien. Il y souligne que la désignation par Alger du MAK comme organisation terroriste est basée sur des "considérations politiques" plutôt que sur des faits. Aucun des actes attribués au MAK ne répond à la définition internationale du terrorisme, insiste le rapport, ce qui réduit à néant les affirmations de l'Algérie. Pour les autorités algériennes, le MAK serait une organisation conspiratrice, pilotée de l'étranger et financée par des ennemis invisibles. Ce discours, devenu un leitmotiv à Alger, est pourtant loin de convaincre. Les accusations contre le MAK, souvent répétées mais jamais prouvées, ressemblent davantage à une tentative désespérée de justifier une répression politique qu'à une véritable préoccupation sécuritaire. La position claire des États-Unis, jette une lumière crue sur les contradictions algériennes. Comment justifier l'utilisation des lois antiterroristes contre un mouvement qui ne prône que des moyens pacifiques ? En réalité, cette stratégie d'Alger s'inscrit dans un schéma récurrent : confondre dissidence politique et terrorisme pour museler toute opposition. En ciblant le MAK, mais aussi d'autres groupes comme le mouvement Rachad, le régime algérien cherche à éliminer toute contestation, qu'elle soit idéologique ou territoriale. La rhétorique officielle algérienne ne convainc plus personne. La communauté internationale, des États-Unis à l'Union européenne, ne prête aucun crédit aux récits alarmistes d'Alger sur le MAK. Même à l'intérieur du pays, de plus en plus de voix dénoncent l'absurdité de ces accusations, qui traduisent davantage une peur du régime que l'existence d'une menace réelle. Mais au-delà du ridicule, cette situation met en lumière une vérité plus embarrassante pour Alger : son incapacité à gérer une opposition pacifique, en particulier dans une région aussi marquée par son identité que la Kabylie. Loin d'affaiblir le MAK, cette désignation terroriste décrédibilise davantage le régime algérien aux yeux du monde. À force de crier au loup, Alger s'isole sur la scène internationale, incapable de justifier ses actions face à des acteurs qui, eux, ne sont pas dupes. Ainsi, les propos tranchés de Washington ne font que confirmer ce que tout le monde savait déjà : le MAK n'a rien de terroriste. Il n'est qu'un bouc émissaire, victime d'un régime en quête de légitimité et incapable de tolérer la moindre remise en question de son autorité. Quant à la rhétorique algérienne, elle est désormais reléguée au rang de comédie politique, sans public pour y croire.