Rejeter de nombreux amendements proposés par l'opposition à la Chambre des représentants, et ensuite les accepter à la Chambre des conseillers, une démarche qui fait grincer les dents au Parti du progrès et du socialisme (PPS). Enervé par cette démarche, le PPS sort de son silence. Lors de la session tenue vendredi dernier à la Chambre des représentants pour la deuxième lecture du projet de loi de finances 2025, le groupe parlementaire du PPS a dénoncé une approche qui semble répondre davantage à des logiques de répartition qu'à des principes clairs et cohérents. Le parti a plaidé pour une réforme profonde et équitable du système de retraite, tout en protégeant les intérêts des salariés. Il s'est également interrogé sur la pertinence des mesures prévues dans le projet de loi face aux défis économiques et sociaux pressants auxquels les Marocains sont confrontés. Expliquant son vote contre le projet de loi, le PPS a affirmé que "cette décision repose sur une analyse objective". Bien que le texte comporte des aspects positifs, ces derniers restent insuffisants pour influencer la structure globale du projet ou pour s'aligner pleinement sur les orientations générales annoncées. Suivant le même ordre d'idées, le parti a critiqué un manque de réponses concrètes aux problématiques actuelles, telles que la crise économique, les attentes des citoyens, et les difficultés liées à l'emploi, à la flambée des prix et au coût de la vie. Il a également déploré "l'absence d'innovations dans les solutions proposées et le manque de mesures fortes pour traiter les principales problématiques sociales et économiques". Le PPS a indiqué que le projet de loi fait l'impasse sur des réformes structurelles cruciales, notamment la réforme du système de retraite, l'équité territoriale, la justice fiscale, la rationalisation du portefeuille public et l'intégration du secteur informel dans l'économie formelle. Par ailleurs, il a jugé irréalistes et excessivement optimistes les hypothèses sur lesquelles repose le projet. Le parti a pointé l'absence de mesures claires pour répondre à la montée du chômage, devenu un véritable fléau, alors que les rapports des institutions nationales révèlent des taux records, jamais atteints depuis des décennies. Ainsi, le PPS a reproché au gouvernement d'occulter les questions de démocratie et de libertés dans ses programmes et projets, comme si elles étaient secondaires. Pourtant, la démocratie est intrinsèquement liée à la loi de finances, tant sur le fond que sur la forme : la confiance, la libération des énergies, l'attractivité des investissements et la bonne gouvernance des institutions dépendent toutes d'une approche démocratique et respectueuse des droits humains, dimensions totalement absentes de l'agenda gouvernemental.