Le Maroc poursuit sa stratégie de développement des infrastructures de transport en scellant un partenariat économique avec l'Espagne dans le secteur ferroviaire. Un nouveau contrat a été attribué à l'alliance entre la société espagnole Ineco et le bureau d'ingénierie marocain CID, au bonheur de l'ONCF. Ce projet prévoit la réalisation de l'avant-projet de deux lignes ferroviaires, dépendant d'Oued Zem à Khouribga et Oued Zem à Béni-Mellal. Cette collaboration s'inscrit dans la vision ambitieuse du Maroc pour moderniser son réseau ferroviaire à l'horizon 2040. Avec ce projet, le Royaume entend augmenter l'accès à une infrastructure ferroviaire moderne pour 87 % de sa population, contre 51 % actuellement. Ce partenariat confirme la confiance croissante du Maroc envers l'expertise espagnole, tout en renforçant les liens bilatéraux entre les deux nations. Le projet comprend la modernisation d'un tronçon de 40 kilomètres entre Khouribga et Oued Zem, ainsi que la création d'une nouvelle ligne de 60 kilomètres dépendants d'Oued Zem à Béni-Mellal. Ce dernier segment permettra d'intégrer cette région dynamique au réseau ferroviaire national, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives économiques et sociales. Par ailleurs, Ineco a également reçu le mandat d'étudier la faisabilité et de développer un plan préliminaire pour une nouvelle ligne ferroviaire urbaine entre Tanger et Tétouan, comprenant quatre stations principales sur un parcours de 85 kilomètres. Ce projet représente le plus grand contrat signé par l'entreprise espagnole au Maroc, témoignant de l'intérêt stratégique du Royaume pour une mobilité durable et intégrée. Avec une extension prévue du réseau ferroviaire à grande vitesse, passant de 320 kilomètres actuellement à 1 280 kilomètres d'ici à 2040, le Maroc ambitionne par ailleurs de connecter 12 ports et 15 aéroports internationaux. Cette vision permettra d'accélérer le développement économique et de renforcer la compétitivité logistique du pays. Un modèle de coopération euro-méditerranéenne Ce partenariat n'est pas un hasard : il reflète l'excellence des relations entre Rabat et Madrid. Lors d'une visite au Maroc en mars dernier, le ministre espagnol des Transports, Oscar Puente Santiago, avait exprimé l'engagement de l'Espagne à contribuer au développement ferroviaire marocain. Le ministre avait salué la « dynamique exceptionnelle » du Maroc et son rôle stratégique dans le renforcement des relations euro-méditerranéennes. De son côté, l'ancien ministre marocain des Transports du premier gouvernement, Mohamed Abdeljalil, avait souligné l'importance de cette coopération, marquée par la signature d'accords majeurs lors de la visite du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Ces accords traduisent une volonté commune de mutualiser les expertises pour accélérer la réalisation de projets structurants, notamment dans le domaine du transport ferroviaire. Le Maroc, en misant sur des alliances stratégiques avec des acteurs internationaux tels qu'Ineco, démontre sa détermination à devenir un hub ferroviaire de premier plan en Afrique. Ce partenariat s'inscrit dans une dynamique plus large, où le transport ferroviaire joue un rôle clé pour connecter les régions du pays, stimuler l'économie et répondre aux exigences environnementales. Grâce à une vision claire et des partenariats solides, le Maroc continue d'écrire une nouvelle page de son développement économique et logistique, consolidant sa position de leader régional tout en renforçant ses liens avec ses partenaires européens. Au-delà de la simple modernisation de son réseau ferroviaire, ce partenariat entre le Maroc et l'Espagne illustre une stratégie à plusieurs niveaux, mêlant des enjeux régionaux, nationaux et continentaux. En effet, l'intégration de villes comme Béni-Mellal et Oued Zem au réseau ferroviaire national n'est pas qu'un acte technique : c'est un geste politique et économique visant à désenclaver des zones stratégiques tout en renforçant leur attractivité. Avec ces nouvelles lignes, le Royaume offre à ses habitants des solutions de mobilité adaptées à une économie en pleine mutation. Un levier de développement régional et une ambition continentale Mais, ce projet va bien au-delà des frontières marocaines. En s'appuyant sur des partenariats stratégiques comme celui avec l'Espagne, le Maroc aspire à devenir un modèle pour d'autres pays africains. En tête des ambitions figure la création de corridors logistiques continentaux qui faciliteraient les échanges entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. En combinant réseau ferroviaire à grande vitesse et corridors économiques, le Maroc se positionne comme un acteur clé dans la transformation logistique du continent, renforçant ainsi son influence géopolitique et économique.